A l'aéroport du Caire, des bus déposent devant le terminal des départs femmes et hommes de tous âges se rendant à La Mecque, première ville sainte de l'islam.
Pour pouvoir s'y rendre, des dizaines de milliers d'Egyptiens déposent tous les ans une demande de visa, un sésame qui leur permettra d'effectuer les rites du hajj aux côtés de plus d'un million de musulmans venus du monde entier.
Plusieurs milliers sont retenus par les autorités égyptiennes, comme Mme Rifai.
"Je me suis mise à pleurer et me suis prosternée devant Dieu" lorsque j'ai été choisie, se remémore-t-elle, en attendant l'avion avec son mari au visage radieux.
Près du couple, un policier pousse une vieille dame dans un fauteuil roulant.
Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens. Les musulmans de toutes les nationalités et classes sociales prennent le chemin de la Mecque depuis le VIIe siècle, faisant face aux vicissitudes de la région et aux nombreux accidents qui ont accompagné ce pèlerinage au fil des ans.
L'année dernière, près de 2.300 fidèles sont morts là-bas dans une gigantesque bousculade, selon des chiffres officiels donnés par 35 pays. 182 Egyptiens ont péri dans cette tragédie, la pire à endeuiller ce rassemblement depuis un quart de siècle. Les autorités saoudiennes ont elles fait état de 769 morts au total.
- 'La plus grande des joies' -
Très critiqué sur sa gestion de la sécurité durant le pèlerinage, le royaume a annoncé cette semaine avoir pris de nouvelles mesures pour éviter des bousculades mortelles.
En tous les cas, le drame de 2015 n'a visiblement pas dissuadé de nombreux Egyptiens de se rendre en Arabie saoudite, où un programme chargé les attend.
A son arrivée à La Mecque, le pèlerin fait sept fois le tour de la Kaaba, autour de laquelle a été construite la Grande mosquée, et en direction de laquelle les musulmans prient cinq fois par jour.
Le moment fort du hajj est la journée consacrée à la prière et aux invocations sur le Mont Arafat, à quelques kilomètres de La Mecque.
Les pèlerins venus des quatre coins du monde se dirigent ensuite vers la plaine de Mouzdalifa pour marquer l'Aïd al-Adha, qui consiste à immoler une bête en mémoire d'Abraham. Ce dernier avait, selon la tradition, failli immoler son fils Ismaïl avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de sacrifier un mouton à sa place.
Le pèlerinage se termine par de nouvelles circonvolutions autour de la Kaaba.
Malgré les risques que comporte le hajj, en raison notamment des menaces jihadistes, de la foule et des grosses chaleurs, Salem Ibrahim Rahmo, 93 ans, s'y rend cette année pour la troisième fois.
"Ma joie est à son paroxysme", s'enthousiasme le vieillard coiffé d'un turban blanc. "Se rendre (au mausolée) du Prophète (à Médine) (...) et à la Kaaba est la plus grande des joies".
"Tout le monde" souhaite visiter les maisons de Dieu, effectuer le pèlerinage et remplir ses obligations, soutient son fils, Rahmo Mohammed Ibrahim, 53 ans.
Selon lui, tous les Egyptiens feraient le hajj s'ils en avaient les moyens.
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