De 1972 à 2014, à Carpiquet (Calvados), un homme aurait fait subir des violences régulières à sa conjointe. Il a été jugé mercredi 24 août 2016 par le tribunal de grande instance de Caen pour violences conjugales.
Une vie de galère
Père de trois enfants, chauffeur routier en semaine, l'individu indique: « Quand je rentrais le week-end, je devais gendarmer » Une situation que son épouse supportera de longues années puisqu'elle ne portera plainte qu'en octobre 2014, lorsqu'elle reçoit, pour la énième fois des coups de poing dans le visage.
Il l'obligeait à dormir dans un placard de trois mètres carré
A la barre, le prévenu affirme ne pas être un homme violent, avoir beaucoup travaillé pour sa famille. Il reconnaît une période de dépression mais aucune consommation d'alcool excessive. Mais quand vient son tour, la femme raconte : « Il ne dit pas toute la vérité. Surtout en ce qui concerne l'alcool. Il se mettait quinze jours à l'eau avant chaque prise de sang annuelle exigée par son travail. Il était vraiment excessivement violent et pervers. Il me demandait de le regarder bien en face avant de me gifler en déclarant que c'était pour son « plaisir perso ». Il me faisait coucher dans un placard de trois mètres carré sans fenêtres. Je ne sais plus qui je suis. »
Un tyran domestique
L'avocat de la partie civile fait remarquer que le prévenu ne reconnaît pas l’évidence en dévalorisant les souffrances dont il est l'auteur. « Ce n'est même pas un monstre, c'est juste un tyran domestique. Elle, pour pouvoir se reconstruire, a besoin de justice. » La procureur, à l’énoncé du casier judiciaire vierge, ne s'en étonne pas : « Il n'est pas rare de voir des violences perpétrées dans l'intimité par quelqu'un bien sous tous rapports. »
« Tout cela est inconcevable ! Il y a beaucoup d’exagération ! »
L'avocat de la défense s'emporte : « Nous ne jugeons ici que les faits d'octobre 2014, le reste est une zone d'ombre car aucune plainte n'a été portée et on se demande bien pourquoi. Ni enfants, ni famille, ni enfants n'étaient donc au courant ? Et puis tout à coup, ses filles le dénonceraient ? C'est inconcevable ! Il y a dans cette histoire beaucoup d'exagérations ! »
Le tribunal condamne finalement le père de famille à 3 mois de prison avec sursis assortis de 24 mois de mise à l’épreuve. Il devra verser 2000 euros de dommages et intérêts à la victime avec laquelle plus aucun contact n'est permis. Enfin, obligation de soin lui est faite.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.