L'audience de la plus haute instance de la justice sportive a débuté vers 08h30 (06h30 GMT) et est susceptible de durer plusieurs heures.
"Je ne m'appellerais pas Sepp Blatter si je n'y croyais pas, si je n'étais pas optimiste. Il faut être optimiste mais il faut aussi dire une chose: nous sommes dans le football et dans le football il y a un arbitre", a déclaré le Suisse de 80 ans aux journalistes à son arrivée dans une Mercedes noire, accompagné de son avocat Lorenz Erni.
Blatter a initialement été suspendu pour 8 ans par la justice interne de la Fifa, instance secouée depuis mai 2015 par un vaste scandale de corruption. Cause de cette suspension: un paiement controversé de 1,8 million d'euros au Français Michel Platini, alors président de l'Union européenne de football (UEFA).
- Baroud d'honneur -
Platini avait lui aussi été suspendu pour 8 ans en première instance. Les deux hommes avaient été jugés coupables par la chambre d'éthique de la Fifa d'"abus de position", "conflit d'intérêts" et "gestion déloyale".
Dans un deuxième temps, leur sanction a été réduite à six ans en appel par la Commission des recours de la Fédération internationale.
Platini a ensuite fait appel devant le TAS, qui a ramené en mai la durée de sa sanction à 4 ans. C'est à cette procédure que se plie lui aussi Blatter jeudi.
"C'est bien de pouvoir présenter des arguments qui, j'espère, vont convaincre le nouveau panel", a-t-il voulu croire.
Le panel du TAS est composé de trois arbitres. Chaque partie en propose un et le troisième doit être choisi par consensus par les deux parties.
En faisant appel devant le TAS au printemps, Platini espérait pouvoir retrouver son fauteuil avant le coup d'envoi de l'Euro-2016 en France (10 juin - 10 juillet). Peine perdue: l'UEFA élira son successeur le 14 septembre en congrès à Athènes.
Blatter, lui, n'a plus aucun fauteuil à retrouver. Cet ultime appel ressemble donc à un baroud d'honneur pour celui qui vient de perdre son père spirituel et prédécesseur à la tête de la Fifa, le Brésilien Joao Havelange, mort le 16 août à l'âge de 100 ans.
Blatter, jusque-là personnage omnipotent de la planète football, avant dû renoncer à son mandat de président de la Fifa le 2 juin 2015, juste après sa réélection, alors qu'une vague de scandales sur fond de corruption à grande échelle ébranlait l'instance. Son successeur, l'Italo-Suisse Gianni Infantino, a été élu le 26 février.
- Repentir? -
La décision prise par le TAS dans le cas Platini préjuge-t-elle de celle qui attend Blatter?
En mai, le TAS avait "constaté l'existence d'un contrat valable" liant Platini et la Fifa (donc Blatter). Mais le tribunal arbitral n'avait pas pour autant été "convaincu de la légitimité de ce versement".
La plus haute juridiction sportive avait certes jugé que la suspension de six ans était "trop sévère", mais ajouté qu'"une sanction sévère (NDLR: quatre ans) pouvait se justifier", notamment "en raison de l'absence de repentir" de Platini.
Un repentir de Blatter, si tant est qu'il ait lieu, ne serait toutefois pas forcément suffisant pour que sa sanction soit elle aussi réduite. L'ancien patron de la Fifa est en effet également visé par la justice suisse dans cette affaire, ainsi que pour un contrat de droits TV présumé très en-dessous des prix du marché au détriment de la Fifa.
Dans un dernier dossier, la Fifa a dénoncé début juin l'existence d'un système "d'enrichissement personnel" qui a selon elle permis à son ancien patron de se partager avec deux ex-bras droits 80 millions de dollars, à travers contrats, primes et bonus. Blatter a vigoureusement démenti tout enrichissement personnel.
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