"J'ai entendu des explosions, et il y a des tirs près d'ici (...) Notre classe est remplie de fumée et de poussière, a raconté un étudiant joint par téléphone par l'AFP.
"Nous sommes coincés à l'intérieur et nous avons très peur".
Nombre d'autres étudiants dans l'université ont émis des messages de détresse sur Twitter. Parmi eux Massoud Hossaini, photographe d'Associated Press et lauréat du prix Pulitzer.
"# attaquée. Des amis et moi nous sommes échappés, plusieurs autres amis et des enseignants sont coincés dedans", a ainsi tweeté le journaliste Ahmad Mukhtar.
Aucun groupe n'a revendiqué jusque là cette attaque, qui intervient deux semaines après l'enlèvement de deux enseignants de l'université, un Australien et un Américain, et fait suite à plusieurs attaques de grande ampleur dans la capitale afghane.
Un hôpital géré par une organisation italienne à Kaboul a indiqué sur twitter avoir reçu au moins cinq personnes blessées dans l'attaque de l'université.
La direction de l'Université américaine d'Afghanistan (AUAF), qui a ouvert ses portes en 2006 et accueille actuellement plus de 1.700 élèves, n'était pas joignable dans l'immédiat.
Des dizaines de soldats ont rapidement encerclé le campus, habituellement bondé d'étudiants le soir, car nombre d'entre eux travaillent et suivent des cours du soir à temps partiel à l'université.
Cet établissement d'élite, qui entretient partenariats et programmes d'échanges avec de prestigieuses universités américaines comme Georgetown, Stanford et l'Université de Californie, se présente comme "la seule université privée, à but non lucratif, non partisane et mixte d'Afghanistan", république islamique où hommes et femmes sont habituellement séparés.
- Les talibans sur l'offensive -
Deux de ses professeurs ont été kidnappés par des hommes armés en uniforme dans la soirée du 8 août en plein centre de Kaboul, le dernier enlèvement en date ciblant des étrangers.
Le ministère de l'Intérieur avait alors indiqué que le campus était protégé en permanence par quelque 70 membres des forces de sécurité.
Aucune groupe n'a revendiqué ces enlèvements. Nombre de groupes criminels organisés opèrent à Kaboul, organisant des enlèvements dans l'espoir d'obtenir des rançons, qui visent souvent de riches afghans ou des étrangers, et certains otages sont ensuite remis à des groupes d'insurgés armés.
Les attaques se sont multipliées à Kaboul et à travers le pays, les talibans étant sur l'offensive contre le gouvernement afghan soutenu par les Occidentaux.
Les forces afghanes soutenues par l'armée américaine tentent de repousser l'offensive des insurgés islamistes qui s'approchent de Lashkar Gah, capitale de la province du Helmand, haut lieu de culture du pavot.
Les combats s'intensifient dans cette zone du sud de l'Afghanistan, où un soldat américain a été tué par un engin explosif artisanal mardi.
Les déboires au Helmand, déstabilisé par une importante récolte de pavot qui finance l'insurrection, montrent avec quelle rapidité la sécurité se détériore en Afghanistan, près de quinze ans après l'intervention menée par les Américains.
Des milliers de civils ont fui les combats ces dernières semaines dans le Helmand, entraînant une crise humanitaire et des pénuries d'eau et de nourriture.
Les talibans se rapprochent d'une autre capitale provinciale, Kunduz, noeud stratégique dans le nord du pays qu'ils avaient brièvement conquis il y a un an. Cette conquête constitue leur principale victoire depuis la chute de leur régime en 2002.
Les forces de la coalition internationale assurent néanmoins que ni Kunduz ni Lashkar Gah ne risquent de tomber aux mains des insurgés.
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