"On attend les clients, mais c'est très dur. Ils trainent des pieds, il fait trop chaud", soupire-t-il, casquette noire sur la tête et visage buriné par le soleil. Claude passe sa journée en plein cagnard, à essayer de vendre des photos aux touristes, et pour lui aussi, "c'est dur", mais il a connu pire. Il fait ce métier depuis 51 ans et était déjà là lors de la grande canicule de 1976. "C'était invivable", se souvient-il.
Un peu plus loin, Rémi Brassens, chauffeur de vélo-taxi, peine lui aussi à trouver des clients, mais il n'est pas vraiment pressé. "Ca va être l'horreur", dit-il en riant. "On étouffe dans le vélo, le soleil tape à travers la vitre et il n'y a pas d'air", explique-t-il.
Au Jardin des Tuileries, rares sont ceux qui osent s'aventurer sous le soleil tapant de l'allée centrale - les promeneurs se pressent sous les rangées d'arbres, à l'ombre. Ils sont plusieurs à attendre pour remplir des bouteilles d'eau aux robinets publics et se rafraichir le visage.
"Mouille tes cheveux" conseille Marianne Jollard, 44 ans, à l'un de ses quatre enfants. Ils viennent d'emménager en région parisienne, et Marianne veut profiter de ces quelques jours avant la rentrée pour faire visiter Paris à ses enfants, malgré les 35 degrés.
"On longe les murs, on profite des allées ombragées, on s'hydrate, on porte des chapeaux, et puis pour les encourager à avancer dans les visites, il y a la carotte de la glace", sourit-elle. Et si la chaleur devient vraiment insupportable, "on rentre la maison, on ferme les volets en espérant garder la fraicheur dans la maison".
- "Je refuse de me plaindre" -
Autour des bassins des Tuileries, les chaises vertes habituellement disposées autour de l'eau ont été trainées à l'ombre. L'une d'entre elles est occupée par Marie, 40 ans. "Je refuse de me plaindre du soleil", précise-t-elle, "on a eu un printemps tellement horrible".
La vigilance orange canicule a été étendue à 37 départements et concerne désormais le centre, le sud-ouest et le nord-est du pays. Selon Météo-France, les fortes chaleurs prendront fin "au plus tôt" vendredi à 07H00.
A Lille où les températures maximales sont montées à 34 degrés mercredi, ils sont très peu à avoir osé braver le soleil de plomb qui s'abat sur les marches de l'Opéra, habituellement pris d'assaut par les employés en pause déjeuner. Myriam, chapeau à larges bords sur la tête, fait partie des irréductibles: "je viens quasiment tous les jours et aujourd'hui j'ai juste pris un chapeau et des lunettes de soleil. Mais même avec, ça chauffe un peu trop".
A quelques centaines de mètres, près de la Grand-Place, des dizaines de Lillois ont choisi de combattre la chaleur tout en se faisant plaisir, comme en témoigne la longue file d'attente s'étirant devant le réputé glacier Kokoa.
Dans le centre-ville de Besançon, où le thermomètre montait jusqu'à 32 degrés, les passants rasent les murs de pierres bleues, cherchant l'ombre des immeubles. Les terrasses des cafés sont prises d’assaut et certains commerçants ont actionné les brumisateurs.
Charles, 29 ans, rénove un appartement et dégouline de sueur : "Je m’adapte, je commence à travailler tôt le matin quand il fait encore frais et je fais une pause prolongée en milieu de journée".
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