La stratégie d'entrée en campagne porte une marque, tant vantée par les plus fervents sarkozystes: le "blast", en français effet de souffle. l'annonce de la candidature de l'ex-président (2007-2012), ses premiers meetings et interviews sont censés tout renverser sur leur passage et reléguer la concurrence aux oubliettes médiatiques.
De fait, la mécanique ne semble pas rouillée. L'officialisation dès lundi après-midi de cette candidature, qui ne faisait pourtant aucun doute et devait impérativement intervenir avant jeudi selon les statuts du parti, a suffi à la faire qualifier de "surprise".
La forme, également, a paru étonner, avec un livre-programme ("Tout pour la France", Plon) dont la publication avait été tenue secrète. Suivront un premier exercice cathodique mercredi soir au journal de 20h00 de TF1, une interview au Figaro Magazine et une première grande réunion publique programmée jeudi à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône).
Les principaux concurrents de la primaire de la droite (20-27 novembre) sont loin d'avoir été oubliés: alors qu'Alain Juppé et François Fillon effectuent leurs rentrées politiques respectives samedi à Chatou (Yvelines) et dimanche dans la Sarthe, Nicolas Sarkozy promet de brouiller allègrement le message en se rendant au Touquet (Pas-de-Calais) pour le Campus de rentrée des jeunes Républicains.
Face caméra, ladite concurrence tente de banaliser l'entrée en campagne. La "théorie" sarkozyste selon laquelle "+une fois que j'aurai appuyé sur le champignon, plus personne ne me dépassera+", Benoist Apparu "n'y croi(t) pas". Ce soutien d'Alain Juppé, lequel reste pour l'heure en tête dans les sondages, préfère voir dans cette candidature une "bonne nouvelle" qui garantit "un très bon casting dans cette primaire". Mais sur le fond, les premières critiques émergent déjà.
- "Tout pour les riches" -
Car la méthode Sarkozy, ce sont aussi des propositions-chocs qui doivent cristalliser le débat. Avec au premier rang la thématique de "l'identité", annoncée comme centrale dans cette campagne. Mais le débat, proteste M. Apparu, ne doit pas être "monosujet": "la question c'est de savoir si un homme politique et surtout un homme d'Etat est là pour suivre les sondages ou faire ce qui est nécessaire pour le pays", a-t-il glissé.
La réserve est la même de la part de Nathalie Kosciusko-Morizet. "Je ne crois pas qu'on battra le FN en n'étant que sur la question de l'identité", a jugé la députée de l'Essonne, qui lutte toujours afin de réunir l'ensemble des parrainages nécessaires pour concourir à la primaire.
Vexé de voir M. Sarkozy se rendre jeudi dans "son" lieu de rentrée traditionnel de Châteaurenard, Jean-François Copé a quant à lui opté pour l'offensive. Aux cinq "défis" ("vérité", "compétitivité", "autorité", "liberté", "identité") posés par M. Sarkozy, le maire de Meaux en ajoute un sixième, perfide: "qu'est-ce qui fait qu'il va faire en 2017 ce qu'il n'a pas fait en 2007 ?". Même tonalité chez le libéral Hervé Mariton, qui déplore des "demi-mesures" et une soumission au "politiquement correct".
Pour la gauche, l'adversaire préféré est de retour. Face aux "idées de la droite dure et populiste" de M. Sarkozy, Manuel Valls oppose un "projet profondément républicain, démocratique" et garant de "l'état de droit". Face à une telle droite, le Premier ministre veut même croire en une victoire de son camp l'an prochain.
Le secrétaire d'Etat Jean-Marie Le Guen a lui déjà rebaptisé le livre de l'ancien président "Tout pour les riches", en recommandant chaleureusement cette lecture à tous les opposants de gauche de François Hollande. "Je ne pense pas que ce soit la principale surprise de la rentrée littéraire", a ironisé la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, sur France Info.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.