En point d'orgue de cette longue journée, la délégation française, emmenée par le porte-drapeau Teddy Riner, sera reçue à l'Elysée par le Président de la République François Hollande à partir de 18h00.
La quasi-totalité des gens qui atterrissent à Roissy cette semaine reviennent de vacances pour attaquer la rentrée. Pour les sportifs français, c'est exactement l'inverse: ils se préparent à prendre du repos après une quinzaine olympique éprouvante... et un voyage en avion visiblement exténuant.
"Ca s'est transformé en boîte de nuit" avec aux platines "DJ Grégory Beaugé", le pistard, a souri Yoka à sa sortie de l'avion en milieu de matinée.
"On n'a pu dormir que deux petites heures", a avoué le boxeur, qui veut passer professionnel après son titre olympique dans la catégorie des +91 kg.
A ses côtés, sa compagne Estelle Mossely, du bleu-blanc-rouge dans les cheveux. Leur histoire est incroyable et a fait la Une des journaux: ils ont tous deux été sacrés champions olympiques de boxe à 48h d'intervalle.
"On a vu, de loin, que notre histoire avec Tony avait passionné la France, on va désormais le voir de près!", a-t-elle glissé. "On a le sentiment d'avoir changé de statut, c'est une fois arrivé en France qu'on s'aperçoit que l'engouement a été énorme."
- 'Tony, Estelle, boma ye!' -
De fait, le couple est très attendu par la grosse centaine de supporters venus à Roissy accueillir les champions, au milieu d'une nuée de journalistes.
"Ca faisait longtemps que j'avais pas vu une belle boxe comme ça, avec un couple aussi charmant en plus. Ca m'a beaucoup ému", s'enthousiasme l'un deux, Bonnet Azafack. Sur son dos, un T-shirt avec le logo Paris 2024, la candidature française à l'organisation des JO dans huit ans.
"Tony, boma ye! estelle, boma ye!", crient les supporters. Une référence à un combat mythique: le championnat du monde entre les Américains Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa en 1974, les Zaïrois encourageaient le premier aux cris de "Ali, boma ye!" ("Ali, tue-le", en lingala).
La mairie de Chanteloup-les-Vignes, la ville de Tony Yoka en banlieue parisienne, a affrété un bus pour amener des enfants voir leur idole. Une cinquantaine de jeunes des centres de loisirs et clubs sportifs de la ville sont là. Certains ont confectionné une banderole "Tony yoka, notre champion".
Ils sont accompagnés du boxeur pro Zacharia Atou: "On est là pour montrer qu'un enfant de Chanteloup peut réussir, il peut fédérer tout un pays".
Un peu plus loin, Daniel Bosquet, premier entraîneur d'Estelle Mossely, attend son ancienne protégée, ému: "On avait vite vu qu'elle était douée, motivée, avec une grande maturité... A 12 ans elle était comme quelqu'un de 16-17 ans".
- A l'islandaise -
D'autres supporters des Bleus sont venus de loin. Drapeau bleu-blanc-rouge peinturluré sur les joues, Baptiste et Camille arrivent de Bar-le-Duc (Lorraine).
"On suit beaucoup les grands événements sportifs, donc là on voulait voir les athlètes", assure Camille. Eux ont vibré pour la judoka Emilie Andéol (or), le sprinter Christophe Lemaitre (bronze sur 200 m derrière "l'éclair" jamaïcain Usain Bolt, intouchable premier) et surtout le kayak.
"On est content de rentrer en France", a assuré à sa descente de l'avion le colosse Teddy Riner, entouré de personnels de l'aéroport qui voulaient prendre des selfies avec lui. "Un accueil comme ça, ça prouve qu'on a été soutenu (...) C'est quelque chose d'énorme".
Sur le tarmac, tous les médaillés ont posé pour les photographes en tapant dans leurs mains, sous un beau soleil. Un geste inspiré du "clapping", célébration popularisée par les joueurs et les supporters de l'Islande lors de l'Euro de football organisé en France en juin et juillet.
Les sportifs français ont terminé les JO dimanche avec un total de 42 médailles (dont 10 d'or), nouveau record de l'après-guerre après les 41 de Pékin en 2008.
Si l'on se borne aux médailles d'or (10 pour 18 d'argent et 14 de bronze), ils ont cependant fait moins bien qu'à Londres en 2012 (11) et surtout Atlanta en 1996 (15).
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