Cette localité syrienne est le dernier point de passage contrôlé par l'EI à la frontière turco-syrienne.
Deux obus se sont abattus sur la localité turque de Karkamis (sud-est), tout près de la frontière syrienne et juste en face de Jarablos, sans faire de blessés, a indiqué la chaîne d'information CNN-Türk.
Environ 60 obus ont frappé à 03H30 GMT quatre positions de l'EI à Jarablos, selon cette chaîne.
Ces bombardements interviennent alors que des centaines de rebelles syriens soutenus par Ankara préparent du côté turc de la frontière une offensive pour capturer Jarablos, selon des sources rebelles et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Cette opération est motivée par la volonté d'Ankara d'empêcher que les milices kurdes puissent prendre le contrôle de cette localité et d'"ouvrir un corridor pour les rebelles modérés", a souligne un responsable turc.
Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué à l'AFP que le pilonnage turc visait à "empêcher l'avancée des Forces démocratiques syriennes (FDS) de Minbej vers Jarablos" et d'empêcher que les Kurdes se positionnent davantage à la frontière.
Les FDS sont une alliance de combattants kurdes et de groupes armés arabes luttant contre l'EI.
Lundi soir l'artillerie avait déjà bombardé des positions de cette milice, du PYD (Parti de l'union démocratique, kurde) et de l'EI à Jarablos et ses environs.
La Turquie considère l'EI et le PYD comme des organisations terroristes et les combat même si elle est en désaccord avec son allié américain sur les Kurdes, alliés de Washington contre les jihadistes en Syrie.
- 'Nouvelle page' avec la Syrie -
Lundi soir le Premier ministre turc Binali Yildirim a exhorté les puissances mondiales impliquées dans la crise syrienne dont la Russie, les Etats-Unis et l'Iran à unir leur forces pour "ouvrir une nouvelle page" en Syrie, tandis que son ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, prônait la nécessité de "nettoyer" la longue frontière turco-syrienne (900 km) des jihadistes.
Un attentat survenu samedi dans la ville turque de Gaziantep (sud-est), à proximité de la frontière, a coûté la vie à 54 convives d'un mariage kurde, dont de nombreux enfants.
Mais la question de savoir qui sont les auteurs reste entière après que M. Yildirim a affirmé "totalement ignorer" leur identité, une déclaration qui a semé la confusion et qui contredit celle du président Recep Tayyip Erdogan qui avait évoqué la responsabilité d'un adolescent "probablement" issu de l'EI.
Abdülkadir Selvi, un éditorialiste du journal à gros tirage Hürriyet, a affirmé mardi que cet attentat avait été commis par l'EI en guise d'avertissement avant la prochaine offensive contre Jarablos.
Ankara accueille par ailleurs mardi dans le contexte de la lutte antijihadiste le principal dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.
M. Yildirim avait déclaré le week-end dernier que son pays allait avoir un rôle plus actif dans le conflit dans les six prochains mois afin d'empêcher que la Syrie soit divisée entre les différentes communautés en présence.
Cette question comme celle de l'extradition de l'ex-imam Fethullah Gülen, installé aux Etat-Unis, que les autorités turques désignent comme le cerveau du putsch avorté du 15 juillet en Turquie, sera à l'ordre du jour des discussions du vice-président américain Joe Biden mercredi à Ankara.
M. Biden doit visiter le Parlement turc bombardé par des avions de chasse lors du coup d'Etat et s'adresser à la presse avec M. Yildirim avant de rencontrer le président Erdogan.
Le coup raté a provoqué des tensions avec Washington qui ne montre aucun empressement pour extrader l'ennemi n°1 de l'homme fort de Turquie. Une délégation américaine est actuellement à Ankara pour enquêter sur le réseau Gülen.
La Turquie a fait le grand ménage après le coup de force contre les sympathisants de Gülen.
Evénement sans précédent, la deuxième réunion en un mois du Conseil militaire suprême (YAS) était prévue mardi à Ankara pour aborder la restructuration en cours de l'armée qui a vu près de la moitié de ses généraux limogés et incarcérés.
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