Le ministre Hossein Dehghan, dans une interview télévisée dimanche, a critiqué Moscou pour avoir annoncé publiquement son utilisation d'une base en Iran en vue de mener des frappes en Syrie où il aide le régime dans sa guerre contre les rebelles et les jihadistes.
"Naturellement, les Russes veulent montrer qu'ils sont une superpuissance et un pays influent (...)", mais derrière l'annonce des raids à partir de l'Iran, il y a une volonté "de se mettre en avant, sans égard" pour l'Iran, a-t-il dit.
Les raids survenus la semaine dernière faisaient partie d'une "mission précise et autorisée et elle est maintenant terminée. Ils (les Russes) ont mené ces raids et ils sont partis", a expliqué lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bahram Ghasemi à des journalistes à Téhéran.
Mais il a laissé la porte ouverte à d'autres éventuelles missions similaires russes, en soulignant que cela dépendrait de "la situation dans la région" et nécessiterait "notre autorisation".
L'Iran et la Russie sont les principaux alliés du régime syrien de Bachar al-Assad dans la guerre civile qui ravage son pays depuis plus de cinq ans.
Téhéran reste discrète sur la portée de son aide militaire au régime alors que Moscou, qui dispose en Syrie d'une base aérienne, annonce régulièrement des raids aériens et parfois une implication au sol de ses soldats.
La semaine dernière, le ministère russe de la Défense a annoncé que ses bombardiers Su-34 avaient mené des raids aériens contre des cibles jihadistes en Syrie en décollant pour la première fois de l'aérodrome de Hamedan dans le nord-ouest de l'Iran.
C'était la première fois que la Russie utilisait le territoire d'un pays tiers pour procéder à des frappes en Syrie depuis le déclenchement de sa campagne militaire, en septembre 2015.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé que les avions de combat russes avaient "pris part à une opération antiterroriste en Syrie à la demande des autorités légales syriennes et avec le consentement de l'Iran".
Ce sujet est très sensible pour l'Iran dont la Constitution interdit tout stationnement de troupes étrangères sur son sol.
"La Russie a décidé d'utiliser plus d'avions et d'augmenter le nombre de ses missions. Elle avait donc besoin de faire le plein dans une région proche des opérations et c'est pour cela qu'elle a utilisé la base de Nojeh à Hamedan, mais nous ne lui avons certainement pas donné une base militaire", a dit le ministre iranien de la Défense.
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