Neymar, en larmes, effondré sur la pelouse: l'attaquant star du FC Barcelone a enfin offert le titre olympique au football auriverde, le seul qui manquait encore à son palmarès.
Avec le premier but du match (1-1), puis le tir au but de la victoire (5 à 4) au bout de deux heures de suspense, il a effacé un zeste de l'humiliation (7-1) vécue par la seleçao contre la même Allemagne en demi-finale du Mondial-2014, avec cette claque.
Et le Brésil s'est mis à danser. Pour les Cariocas et tout le pays, les JO de Rio sont gagnés. Sans ce tir au but réussi de l'enfant de Santos, la tristesse aurait noyé la ville, et ces JO auraient été gâchés, irrémédiablement.
Bonheur pour les Brésiliens, et bonheur pour les Bleus, aussi. Enorme aussi, avec ce record de médailles enfin battu, avec 42 médailles, une de plus qu'à Pékin en 2008. Alors certes, si l'on remonte au début des Jeux de l'ère moderne en 1896 à Athènes, il y a eu ces JO de Paris-1900 où les sportifs français avaient signé 91 podiums. Mais les JO étaient alors surtout des Jeux européens, avec 24 pays dont 17 du Vieux continent !
42 médailles, dont neuf en or. Et deux qui pourraient basculer de l'argent à l'or dimanche, selon la bonne volonté du destin, pour les "Experts" du hand et pour Tony Yoka en boxe.
- Triplé en vue pour les Experts" -
A tout seigneur tout honneur, ce sont les "Experts" qui fermeront le ban pour les Bleus. Double-champions olympiques, à Pékin et Londres, ils veulent récidiver. Face à eux, à 14h00 (19h00 françaises): leurs victimes favorites, les Danois, contre qui ils n'ont perdu qu'une fois en 21 ans.
Juste avant eux, à 12h30 (17h30 françaises), Julien Absalon sera lui aussi à la recherche de l'or, en VTT, comme il l'avait fait à Athènes en 2004 et Pékin en 2008. Un autre triplé en ligne de mire donc, comme Tony Estanguet, le seul Français titré sur trois Jeux sur la même épreuve individuelle aux JO d'été, en canoë slalom.
Puis il sera temps de baisser le rideau, comme l'a fait l'athlétisme, déjà, samedi soir, au stade olympique Engenhao. Avec pour terminer deux héros magnifiques, Caster Semenya et Mo Farah.
L'image restera: le sourire de Caster Semenya, cette jeune Sud-Africaine de 25 ans victorieuse du 800 m. Car avant ce sourire, il y a eu des années d'un débat malsain.
Caster Semenya est intersexuée, comme 0,1 à 0,4% de la population mondiale. Elle possède naturellement un taux de testostérone qui la rapproche des hommes. Un atout, peut-être, sur la piste. Mais un drame pour sa vie d'être humain, car les questions n'ont cessé d'accompagner ses performances, jusqu'à mettre en doute son genre sexuel.
- Semenya, la victoire face aux doutes -
C'est ce particularisme génétique qui avait poussé la Fédération internationale d'athlétisme à la suspendre onze mois, après son titre de championne du monde 2009: le temps de lui faire subir une batterie de tests, puis de la contraindre à se bourrer de médicaments pour faire baisser son taux de testostérone.
Vice-championne olympique 2012, elle est désormais montée sur la plus haute marche du podium. L'IAAF a renoncé depuis 2015 à lui faire prendre ces médicaments, le temps de réfléchir à une nouvelle réglementation.
Victoire de Semenya, et victoire aussi de Mo Farah. Sur 5000 m, après avoir déjà remporté le 10.000. Un doublé carioca donc, comme à Londres en 2012, ce qui fait du Britannique d'origine somalienne le propriétaire d'un double-double sur le grand fond, 24 heures après le "triple-triple" de Bolt sur les distances du sprint. Seul le Finlandais Lasse Viren jusque-là avait signé cette performance, en 1972 et 1976.
L'athlétisme est terminé sur le tartan bleu d'Engenhao. Les JO de Rio touchent à leur fin. Et ce sera à la "Dream Team" américaine du basket, face à la Serbie, de clôturer le spectacle de ces premiers Jeux sud-amméricains.
Puis la flamme olympique va s'éteindre, définitivement, au Maracana, en bordure de "la ville merveilleuse". A l'issue d'une dernière fête au son de la samba. Pendant quatre ans, elle va rester dans sa Grèce natale. Puis elle repartira, en 2020, pour Tokyo, et les XXIX Jeux de l'ère moderne depuis ceux d'Athènes, en 1896.
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