Pendant les trois premiers jours des Jeux, le compteur de la France est resté bloqué à une médaille, ce qui laissait alors craindre un bilan final décevant. Mais depuis, les Bleus ont largement rattrapé leur retard.
Avant les épreuves de samedi, la délégation française a déjà 37 médailles en poche et est sûre d'en décrocher encore quatre, en or ou en argent, en boxe et en hand.
C'est donc une certitude: le record de l'après-guerre signé aux JO de Pékin en 2008, avec 41 podiums, est d'ores et déjà égalé. Et les Français veulent aller encore plus haut.
Pour cela, ils ont des exemples à suivre, comme celui d'Estelle Mossely. Le jour de ses 24 ans, la boxeuse est devenue vendredi la première Française couronnée championne olympique sur un ring (-60 kg).
Il aura donc fallu 16 ans à la boxe française pour trouver un successeur à Brahim Asloum, son dernier champion olympique, à Sydney.
Aujourd'hui, Asloum est commentateur sur France Télévisions: à l'annonce de la victoire de Mossely, il a laissé éclater sa joie en direct, tellement fort qu'on aurait dit que ce titre était le sien.
- Histoires de couples -
Fait rarissime, Mossely peut être imitée par son compagnon Tony Yoka, qui briguera le titre des super-lourds (+91 kg) dimanche, après avoir déjà été sacré champion du monde.
Avant lui, une autre boxeuse, Sarah Ourahmoune, aura l'occasion de monter sur la plus haute marche du podium: elle dispute la finale des -51 kg samedi à 14h00 (19h00 françaises).
Le Noble art à la française vise donc trois titres, pour six médailles assurées au total. Une belle razzia.
Au-delà d'Estelle Mossely et Tony Yoka, les Bleus pourraient vivre d'autres belles histoires de couples ce week-end, avec Elodie Clouvel et Valentin Belaud en pentathlon moderne ou Pauline Ferrand-Prévot et Julien Absalon en VTT.
Pour Elodie Clouvel et Valentin Belaud, une médaille est déjà assurée: la première a été sacrée vice-championne olympique vendredi, quelques semaines après son titre de vice-championne du monde.
Champion du monde en mai, son compagnon rêve de l'or samedi dans ce sport étrange inventé par le baron Pierre de Coubertin en 1909, mélange d'escrime, de natation, d'équitation, de course à pied et de tir au pistolet.
En VTT aussi, Madame va entrer en lice la première samedi, avec Pauline Ferrand-Prévot, championne du monde 2015. Puis ce sera son compagnon Julien Absalon, déjà double champion olympique (2004 et 2008), dimanche.
Histoire de couple encore, en quelque sorte, pour les "Experts" et leurs homologues féminines du hand. Les deux équipes sont en finale ce week-end.
- Bolt, le plus grand -
Là encore, ce sont les filles qui vont montrer le chemin, samedi contre la Russie, à 15h30 (20h30 françaises). Avec l'ambition, comme les garçons, passés des "Bronzés" aux "Experts" ou des "Barjots" aux "Costauds", de se faire enfin un nom.
Eux se sont offerts les Allemands vendredi (29-28), en marquant le but de la victoire à trois secondes du buzzer. Ils tenteront dimanche l'exploit de conserver un titre olympique conquis à Pékin et conservé à Londres.
Les "Braqueuses" du basket, elles, iront à la recherche du bronze contre la Serbie samedi (11h30 locales, 16h30 françaises), revanche de la finale de l'Euro-2015. La capitaine Isabelle Yacoubou a prévenu: "Ça va être la guerre".
Si les Français espèrent entrer dans l'Histoire à Rio en battant leur record de Pékin, Usain Bolt, lui, est carrément entré dans la légende.
Il a décroché sa neuvième médaille d'or olympique en remportant le relais 4x100 m avec la Jamaïque vendredi. Seuls deux autres géants de l'athlétisme, le "Finlandais volant" Paavo Nurmi et le grand Carl Lewis, avaient atteint ce total avant lui.
Surtout, il a accompli l'exploit de remporter l'or sur 100 m, 200 m et 4x100 m lors de trois JO successifs: Rio après Londres en 2012 et Pékin en 2008.
"I'm the greatest" (Je suis le plus grand), a-t-il lancé en paraphrasant une autre légende du sport, le boxeur américain Mohamed Ali, décédé en juin.
Bolt sera-t-il là aux JO de Tokyo, en 2020, pour un quadruple triplé? Facétieux, le géant Jamaïcain consent seulement à prendre rendez-vous pour les Mondiaux de Londres en 2017, où il pourrait ne courir que le 100 m. Après lui, l'athlétisme sera alors orphelin et devra se trouver un autre Dieu à adorer.
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