La décision d'évacuer le personnel "n'est jamais prise à la légère" mais "en l'absence d'assurances crédibles que les parties au conflit respecteront le statut protégé des structures de soins, du personnel soignant et des patients, il n'y a pas d'autres solutions", a expliqué l'ONG dans un communiqué.
D'après MSF, c'est la quatrième fois qu'une structure qu'elle soutient est touchée au Yémen, ravagé par une guerre depuis un an et demi.
L'ONG affirme pourtant avoir rencontré "à deux reprises à Riyad" ces huit derniers mois "des responsables de haut rang de la coalition" arabe sous commandement saoudien, qui intervient en soutien au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles yéménites, afin d'obtenir "l'assurance que les attaques sur les hôpitaux cesseraient".
"Les bombardements aériens ont continué alors que MSF avait systématiquement communiqué aux parties au conflit les coordonnées GPS des hôpitaux où ses équipes travaillent", a déploré l'organisation non gouvernementale.
Le raid de lundi a frappé l'hôpital d'Abs, dans la province de Hajja (nord), une zone contrôlée par les rebelles houthis alliés à des soldats restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
Les six hôpitaux évacués "continueront à fonctionner" avec le personnel local, a indiqué MSF.
La coalition arabe sous commandement saoudien engagée au Yémen a lancé mardi une enquête "indépendante" après le raid, qui avait provoqué une vive indignation internationale.
Les raids de la coalition arabe se sont intensifiés le 9 août dernier après l'échec de négociations de paix qui se tenaient depuis trois mois au Koweït sous l'égide de l'ONU.
Mardi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a actualisé le bilan des victimes du conflit yéménite entre le 19 mars 2015 et le 15 juillet 2016, qui s'établit à 6.571 morts et 32.856 blessés, dont de nombreux civils. Quelque 80% de la population a besoin d'une assistance humanitaire, selon l'ONU.
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