Après s'être stabilisé en début d'année, l'indicateur, mesuré selon les normes du Bureau international du travail (BIT), s'est replié de 0,3 point, à 9,6% de la population active en métropole et 9,9% avec l'Outre-mer, a annoncé l'Institut national de la statistique jeudi. Le taux en France entière repasse sous la barre symbolique des 10% pour la première fois depuis le 3e trimestre 2012.
Sur Twitter, Manuel Valls a salué de "bons chiffres". "Le gouvernement reste pleinement mobilisé pour conforter cette dynamique", a ajouté le Premier ministre.
Cette baisse "confirme l'amélioration progressive de la situation économique", a estimé pour sa part Myriam El Khomri. La ministre du Travail y voit "le fruit de l'action volontariste du gouvernement".
L'évolution est toutefois à analyser avec prudence, car elle se situe dans la marge d'erreur de l'indicateur (+/-0,3 point).
La baisse est plus nette sur un an (-0,5 point).
Au total, l'Insee a comptabilisé au deuxième trimestre 2,767 millions de chômeurs en métropole (-2,6% sur le trimestre, -4,6% sur l'année).
Parmi eux, 1,2 million recherchaient du travail depuis au moins un an. Le chômage de longue durée s'établit ainsi à 4,3% de la population active, comme au trimestre précédent.
La baisse trimestrielle a profité à toutes les classes d'âge. Les 15-24 ans, qui restent les actifs les plus touchés par le chômage, ont vu leur taux se replier à 23,7% (-0,4 pt). Quant au taux des 50 ans ou plus, il a reculé de 0,1 point à 6,4%.
Toutefois, sur un an, le taux de chômage des seniors est en baisse (-0,6 point). Celui des jeunes actifs est stable.
- Hausse du "halo" -
L'ampleur de la baisse enregistrée au deuxième trimestre est une surprise, car l'Insee ne s'attendait, dans sa dernière note de conjoncture publiée en juin, qu'à un recul de 0,1 point.
Elle intervient par ailleurs au moment où la reprise semblait caler, avec une croissance nulle au deuxième trimestre.
A part le taux de l'Insee, tous les autres indicateurs de l'emploi ont marqué le pas entre avril et juin : après un premier trimestre exceptionnel, le nombre d'inscrits à Pôle emploi n'a que très légèrement baissé au deuxième trimestre (-5.300 en catégorie A), les embauches ont reculé de 2,2% et les créations d'emplois privés ont ralenti (+24.100 postes après quatre trimestres autour de +40.000).
La baisse enregistrée par l'Insee est elle-même à relativiser, car le "halo autour du chômage" a, lui, légèrement augmenté.
Ces personnes souhaitant travailler, mais pas comptabilisées parce qu'elles ne cherchent pas activement ou ne sont pas disponibles immédiatement, étaient 1,5 million à la mi-2016, un nombre en hausse de 29.000 sur le trimestre et de 43.000 sur un an.
En outre, le nombre de personnes en sous-emploi, c'est-à-dire qui souhaiteraient travailler davantage, est en hausse (+0,3 point), à 6,7%. Il s'agit, en majorité, de femmes en temps partiel subi.
Si le taux de chômage de l'Insee s'écarte de son pic historique (10,4% en métropole, 10,7% en France entière) atteint en 1997, il reste très éloigné de son niveau d'avant la crise de 2008. Cette année-là, le chômage était descendu à 6,8% en métropole et 7,2% en France entière.
François Hollande a conditionné son éventuelle candidature à un second mandat à une baisse "crédible" du chômage en 2016. Le président doit annoncer sa décision à la fin de l'année.
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