Les Jeux sont à quatre jours de la clôture et l'accumulation des compétitions ne parvient pas à masquer les affaires.
Mercredi matin, un haut responsable irlandais du Comité international olympique (CIO) a été arrêté à Rio pour revente illégale de billets pour les Jeux.
Agé de 71 ans et hospitalisé juste après son interpellation, Patrick Hickey a annoncé qu'il démissionnait "temporairement" de toutes ses fonctions. En jeu, un trafic qui aurait généré une recette "d'au moins 10 millions de réais (2,8 millions d'euros)".
Dans la soirée, nouvelle affaire cette fois franchement rocambolesque : deux nageurs américains ont été débarqués de l'avion. Un autre, le sextuple médaillé olympique Ryan Lochte, est déjà rentré aux Etats-Unis alors qu'un quatrième se trouverait toujours au Brésil.
Ils ont prétendu avoir été agressés dans la nuit de samedi à dimanche en sortant du Club France, où les Tricolores fêtent leurs médailles. Mais une juge a relevé des "incohérences" dans leurs témoignages.
Heureusement, il y a Bolt.
Le Jamaïcain s'est imposé un programme des plus complets pour Rio-2016, puisqu'il vise un "triple-triple" jamais réalisé auparavant: l'or sur les 100 m, 200 m et 4x100 m, sur trois JO consécutifs.
- 'Ca peut aller plus vite' -
Mercredi soir, il est passé saluer la foule toujours clairsemée du Stade olympique. Il s'est qualifié pour la finale du 200 m en devisant gaiement avec son adversaire Andre de Grasse, tout sourire. Quelques minutes plus tard, le "bad boy" américain Justin Gatlin, ex-dopé, a en revanche échoué à les rejoindre.
Bolt est donc plus seul que jamais au firmament de l'athlétisme. Celui dont la popularité planétaire est inversement proportionnelle au temps qu'il passe sur la piste est aussi sans doute l'un des très rares dans le monde à faire l'unanimité.
Dans un sport gangréné par les tricheurs, sa longévité, ses résultats et son sens du spectacle lui assurent une starification absolue, totale.
Mais si l'on considère que le maître tutoie les étoiles en permanence, alors les Tricolores se contenteraient volontiers d'une place au Musée de l'Air et de l'Espace.
Christophe Lemaitre s'est qualifié pour la finale, confirmant qu'il était un homme de championnats. "Je ne suis pas en finale par hasard. J'aime bien quand il y a de la bagarre, quelqu'un à aller chercher", a-t-il déclaré.
Lemaitre, 26 ans, avait notamment décroché la médaille de bronze des Championnats du monde 2011, à Daegu (Corée du Sud) sur cette épreuve. Depuis, il n'est descendu qu'une seule fois sous les 20 secondes. Indispensable s'il veut ramener quelque chose.
Les chances sont incontestablement plus grandes pour les handballeuses, qui défieront des Néerlandaises (20h30 françaises) en demi-finale.
Elles ambitionnent d'assurer leur place sur le podium olympique et il est peu de dire qu'elles sont euphoriques: en quart contre l'Espagne, elles ont scellé leur victoire dans la prolongation après avoir été menées de 7 buts à un quart d'heure de la fin.
- 'Deux bras et deux jambes' -
Elles ont désormais trois chances sur quatre d'être médaillées. "Le quatrième, ce ne sera pas nous", a prévenu l'ailière gauche Manon Houette.
Leurs copines du basket, en revanche, attaquent l'Everest par la face nord. Les "Braqueuses", qui font un joli tournoi malgré le forfait avant l'ouverture de leur leader Céline Dumerc, affrontent les Etats-Unis.
Cinq titres olympiques d'affilée, 47 matches de rang gagnés aux Jeux, un écart moyen de 41,6 points lors de ses six premiers matches à Rio: la version féminine du "Team USA" est monstrueuse.
"Des filles avec deux bras et deux jambes", a voulu se rassurer Valériane Ayayi, 22 ans.
En tout, les Bleus ont désormais récolté 31 médailles, dont huit en or. Avec les trois breloques assurées de la boxe, au métal encore inconnu, le cap des 35 de Londres est déjà quasiment atteint.
Mais les Tricolores ne veulent pas en rester là.
Dans un style herculéen, Kévin Mayer, auteur de trois records personnels en cinq épreuves, est 4e au classement du décathlon et fait partie des prétendants à une médaille.
Les ambitions sont toutes aussi fortes en BMX, au triathlon et en voile. Suffisamment pour espérer dépasser le bilan londonien dès jeudi soir, et déclarer les JO de Rio globalement satisfaisants pour les Bleus.
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