"Ca fait plusieurs années qu'on essaye (d'y) penser", a expliqué Luc Dardenne à l'AFP.
"Je pense qu'on va aborder un personnage fanatique, un personnage qui a un rapport avec le terrorisme islamiste", a-t-il précisé à propos de ce film qui devrait être "tourné (à la) fin de l'année prochaine".
"D'un point de vue global, je pense que l'islam réagit à la globalisation du monde", a déclaré le cinéaste.
"Par rapport à tous les musulmans d'Occident, d'Europe, des Etats-Unis, il y a eu, je pense, une réaction de la part de l'islam du Moyen-Orient, et particulièrement en Arabie Saoudite, qui ont senti que quelque chose de très important se passait. Que pour eux, c'est la fin. C'est ça qu'ils sentent, je crois", a jugé le cadet des frères Dardenne, auquel le festival péruvien rendait hommage.
"La religion musulmane, comme religion qui organise la société, ils sentent que c'est fini et ils le voient par internet", a-t-il ajouté.
Le cinéaste est également revenu sur la situation dans son pays, récemment frappé par le terrorisme.
"Depuis 20 ans en Belgique, nous avons des écoles où on étudie l'arabe à travers le Coran, on a des mosquées salafistes. Je pense que c'est eux qui ont formé la jeunesse en leur disant +il y a nous, les musulmans, les vrais et il y a eux, les occidentaux, ou les mauvais musulmans qui ne sont pas vraiment comme il faudrait être+", a déclaré le réalisateur.
"Cette éducation s'est soldée par ce que nous avons aujourd'hui".
"Je suis heureux qu'en Belgique ou en France, malgré les attentats, la population reste pacifiste et ne stigmatise pas les musulmans. Les gens sont capables de faire la différence", a-t-il conclu.
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