Le "Clermontois volant" paie sans doute ses déclarations maladroites de lundi soir, quand il avait comparé les sifflets le visant, lors de ses derniers essais face au Brésilien Thiago Braz, à ceux qui avaient atteint le sprinter noir américain Jesse Owens, lors des JO 1936 de l'Allemagne nazie.
Mais l'homme a été touché, profondément, quand ces sifflets ont repris, mardi soir, à l'heure de venir collecter sa médaille. "C'est ignoble (...) un manque total de fair-play comme ça", a regretté, quelques minutes plus tard, l'Auvergnat d'adoption au micro de France télévisions: "Et je tiens à préciser que le Brésilien (NDLR: Braz, le champion olympique) n'y est pour rien".
"Mais je ne veux pas rester là dessus", a insisté Lavillenie.
Une certitude: l'affaire a choqué. En témoigne le soutien apporté aussitôt au perchiste français par Sebastian Coe, le patron de l'athlétisme mondial, Serguei Bubka, le tsar de la perche ukrainien, et Thomas Bach, le patron du Comité international olympique.
Sur le compte Twitter du CIO, ce dernier a parlé de "comportement inacceptable" de la part du public.
- Bascou encore derrière Drut -
Sa revanche, Dimitri Bascou aussi la voudra. 3e mardi soir, devant son compatriote Pascal Martinot-Lagarde, il n'est pas le nouveau Guy Drut, le dernier hurdler français champion olympique, à Montréal, en 1976.
Comme Lavillenie, l'équipe de France a donc encore raté l'or mardi, avec cinq nouveaux podiums et en prime deux incroyables qualifications des filles du hand et du basket pour les demi-finales: les premières après une remontée improbable contre l'Espagne, vice-championne d'Europe en titre, et une victoire 27-26 en prolongation ; les secondes au bout du suspense contre les Canadiennes (68-63).
L'argent de Mélina Robert-Michon au lancer du disque, le bronze de Marc-Antoine Olivier, à l'arrivée de l'épreuve de natation du 10 km en eau libre, face à la plage de Copacabana, ou les deux nouvelles médailles des boxeurs, avec l'argent de Sofiane Oumiha et le bronze de Mathieu Bauderlique. Des médailles donc, 29 au total, mais pas de 8e titre depuis les épéistes dimanche.
Mais la chance pourrait tourner, pour un certain Mahiédine Mekhissi pourquoi pas. Double vice-champion olympique du 3.000 m steeple, il disputera mercredi la course de sa vie, à la quête du Graal olympique face à ses éternels rivaux kényans. Une troisième médaille olympique en autant de Jeux serait un exploit qu'aucun athlète français n'a encore réalisé.
Si les boxeurs ont d'ores et déjà réussi leurs JO, avec six médailles assurées, et trois titres encore en ligne de mire, d'autres les ont totalement ratés, et notamment les pistards, partis de Rio mardi avec une seule breloque, en bronze. Leur pire bilan depuis 24 ans.
Moins de 48 heures après son troisième titre olympique d'affilée sur 100 m, "l'éclair" jamaïcain s'était lui lancé dans la journée à la conquête du triple-triple, trois victoires sur trois JO consécutifs sur 100, 200 et au relais 4x100 m. Et il a réglé sa course en 20 sec 29, sourire aux lèvres, sans forcer.
Hasard de la programmation, Bolt, présenté comme le "sauveur" de l'athlétisme, gangréné par les affaires et le dopage, est revenu en scène le jour où est entrée en scène la sauteuse en longueur Darya Klishina.
- Encore le dopage russe -
D'abord exclue, comme tous les athlètes russes, puis repêchée et à nouveau exclue par la Fédération internationale (IAAF), elle a été réintégrée sur injonction du Tribunal arbitral du sport (TAS) dans la nuit de dimanche à lundi.
Présente sur le sautoir de la longueur, elle est donc bien l'unique Russe présente dans les épreuves d'athlétisme, les 67 autres, dont la tsarine de la perche Yelena Isinbayeva, ayant été balayés par le scandale du dopage d'Etat russe révélé par l'Agence mondiale antidopage. Et elle s'est qualifiée pour la finale mercredi.
En attendant, le dopage russe a encore fait parler de lui mardi par ses errements passés.
Dans un communiqué, le Comité international olympique (CIO) a en effet annoncé le retrait à la Russie de sa médaille d'or en athlétisme des Jeux de... Pékin, sur le relais 4 x 100 m féminin. La faute à une des quatre relayeuses, révélée posititive après une nouvelle réanalyse de son échantillon de l'époque.
La chasse aux dopés prend du temps, mais elle attrape parfois des gros poissons dans son filet. De quoi faire trembler certains des vainqueurs de Rio, qui pourraient donc tomber d'ici huit ans, juste avant les JO 2024 de Los Angeles, Rome, Budapest ou... Paris.
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