Le duel était attendu: Usain Bolt contre Justin Gatlin, le bon contre le "bad boy". Et c'est le "gentil" qui l'a emporté, en 9 sec 81, devant le New Yorkais de Brooklyn, l'ex-dopé suspendu cinq ans ans avant de revenir dans le circuit.
Diffusé en Mondiovision, ce show comptait un Français parmi ses huit invités: Jimmy Vicaut, 7e à l'arrivée, à 23 centièmes de la légende jamaïcaine.
Victoire par KO donc pour le Jamaïcain devant Gatlin, le champion olympique d'Athènes en 2004, sifflé avant le départ de la course. Pour Bolt, sur la scène bleue du stade olympique Engenhao, l'objectif est plus que jamais le "triple-triple": remporter à la fois le 100, le 200 et le relais 4x100 m, comme à Pékin en 2008 et à Londres en 2012.
"Quelqu'un a dit l'an passé que si je le faisais, je deviendrais immortel. Alors deux médailles de plus et ce sera fait: immortel", a lancé Bolt après sa victoire.
Mais en attendant le retour du maître sur la piste, place aux simples mortels de l'athlétisme. Et parmi eux Renaud Lavillenie, le roi des airs. Après son sacre olympique à Londres, il veut clôturer à Rio un cycle qui l'a vu prendre une dimension sans pareil.
Un soir d'hiver 2014, en Ukraine, le +nouveau Napoléon+ de la perche avait en effet porté la marque planétaire à 6,16 m, sous les yeux du tsar Bubka. Alors, forcément, Rio doit lui appartenir.
- Lavillenie, comme Riner ? -
"Je ne viens pas à Rio pour défendre mon titre, mais pour en conquérir un autre", répète depuis plusieurs mois le double champion du monde en salle et septuple champion d'Europe, tout en sachant que l'échec est parfois proche.
Les récents Championnats d'Europe d'Amsterdam et le zéro pointé de Lavillenie, incapable de franchir la moindre barre, sont venus rappeler que la perche est de loin la discipline la plus aléatoire de l'athlétisme.
Au Clermontois de jouer désormais, lundi à partir de 20h35 (01h35 françaises mardi), pour devenir le deuxième perchiste de l'histoire à conserver son titre olympique après l'Américain Bob Richards (1952 et 1956). Au passage, il dépasserait définitivement Bubka, titré une seule fois à Séoul en 1988.
Le doublé en ligne de mire donc, comme Teddy Riner, devenu lui aussi double champion olympique en judo. Afin de booster encore un peu plus une équipe de France revenue en force dans la chasse aux médailles, avec désormais un butin de 22 breloques, dont 7 en or.
Dans le stade olympique de Rio lundi, les stars seront aussi sur le tartan. Avec notamment le Kenyan David Rudisha, le prince du 800 m, tenant du titre depuis Londres et lui aussi en lice pour le doublé.
La soirée sera également l'occasion pour l'Américaine Allyson Felix de continuer à écrire son histoire, sur 400 m cette fois. L'athlète féminine la plus médaillée des JO (6 médailles dont 4 en or), championne olympique du 200 m en 2012, a échoué à se qualifier sur cette distance pour Rio. Elle va pouvoir se rattraper sur le tour de piste.
- Le poison du dossier russe -
Lavillenie, Rudisha, Felix: trois stars, qui pourraient, pourquoi pas, faire tomber de nouvelles barrières.
Après le record du 10.000 m féminin, amélioré de 14 secondes samedi, 23 ans après, c'est celui du 400 masculin qui a été brisé dimanche soir. Le propriétaire en était un certain Michael Johnson, la "locomotive de Waco", depuis 17 ans (43 sec 18). Il est passé entre les mains d'un jeune Sud-Africain, Wayde Van Niekerk (43 sec 03).
Une certitude: la victoire de Bolt a dû en faire souffler plus d'un parmi les dirigeants de l'athlétisme mondial et du Comité international olympique. Une victoire de Gatlin aurait fait tache, alors que la lutte antidopage a légitimé l'exclusion des JO de plus d'une centaine de sportifs russes.
A la Une depuis des mois, ce dossier russe n'en finit pas d'empoisonner les JO.
Dernier épisode en date, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a ordonné lundi au petit matin la réintégration de Darya Klishina qui avait été exclue samedi de la compétition au terme d'un surprenant revirement de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).
"Son appel a été accepté", a précisé le TAS. Klishina, qui participera à partir de mardi à l'épreuve du saut en longueur, sera donc bien la seule Russe dans les épreuves d'athlétisme aux JO de Rio.
Initialement épargnée, car elle s'entraîne depuis 2013 aux Etats-Unis, Klishina avait finalement été sanctionnée par l'IAAF sur la base d'une "nouvelle information", issue du fameux rapport McLaren sur le dopage d'Etat russe. Ces arguments n'ont pas été retenus par le TAS.
Klishina doit prendre part mardi aux qualifications du saut en longueur. Comment sera-t-elle accueillie ?
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