Le duel était attendu: Bolt contre Gatlin, le yin contre le yang, le bon contre le "bad boy". Et le gentil l'a emporté, en 9 sec 81, devant le New Yorkais de Brooklyn, l'ex-dopé suspendu dix ans et finalement revenu dans le circuit après avoir vu sa peine réduite à cinq ans.
Moins de dix secondes de show en mondovision auquel a participé un petit Français, Jimmy Vicaut, invité surprise de cette finale et 7e à l'arrivée, à 23 centièmes de la légende jamaïcaine, le premier à remporter trois fois de suite l'épreuve reine des JO.
"Moi c'était ma première finale olympique, j'espère qu'il y en aura une autre dans quatre ans à Tokyo", a réagi le bizuth bleu dès l'arrivée.
Pour Bolt, 29 ans, Tokyo est un horizon lointain. Son avenir immédiat est à Rio, où il veut devenir le premier de l'histoire à signer un triple-triple, remporter trois fois de suite lors de trois JO différents les épreuves du 100 m, du 200 m et du relais 4 x 100 m.
- Le bon, la brute et le truand -
Le scénario était idéal dimanche soir au stade olympique Engenhao, au coeur de la "cité merveilleuse". Il y avait les personnages: le bon, la brute et le truand. Bolt, la star vénérée, Yohann "The Beast" Blake, son compatriote et tombeur aux Mondiaux-2011, et Justin Gatlin, l'ancien tricheur.
Et le dénouement a été à la hauteur: Bolt 1er, Gatlin 2e, le surprenant Canadien Andre de Grasse 3e et Blake 4e. Avec sans doute un énorme ouf de soulagement du côté des dirigeants de l'athlétisme mondial et du Comité international olympique. La victoire d'un Gatlin aurait fait tache, en cette période de chasse aux sorcières antidopage, quelques jours après le rapport McLaren sur le dopage d'Etat en Russie qui a entraîné l'expulsion de la totalité des 68 athlètes russes.
"L'athlétisme a besoin que je gagne à Rio et que je sois le meilleur", avait prédit Bolt au journal français Aujourd'hui en France/Le Parisien.
De fait, les histoires de dopage n'en finissent pas de troubler ces Jeux, entre contrôles antidopage positifs et énièmes révélations sur le dossier russe.
Samedi, la Russe Darya Klishina a ainsi été exclue de la compétition au terme d'un surprenant revirement de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Elle était pourtant la seule des 68 athlètes russes à avoir échappé à l'exclusion.
Initialement épargnée, car elle s'entraîne depuis 2013 aux Etats-Unis, elle a finalement été sanctionnée à son tour, sur la base d'une "nouvelle information". Selon ARD, la chaîne de télévision allemande à l'origine des révélations sur le dopage russe, en décembre 2014, deux flacons contenant des prélèvements de l'athlète en vue d'un contrôle antidopage auraient été altérés et l'un d'eux contenait même les traces de deux ADN...
- Murray récidiviste -
Klishina a bien sûr saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui devait rendre son verdict d'ici dimanche minuit.
Ce 100 m royal avait été lancé de la meilleure manière, quelques minutes plus tôt: par un record du monde vieux de 17 ans, celui de la "locomotive de Waco", Michael Johnson (43 sec 18), battu par un jeune Sud-Africain, Waynde Van Niekerk, sur 400 m (43 sec 03). Devant un public carioca déjà chauffé à blanc.
Dans l'ombre de l'athlétisme, il était difficile de se faire de la place dimanche. La journée a pourtant été riche en événements, avec notamment la victoire de l'Anglais Justin Rose au premier tournoi olympique de golf depuis 112 ans et les Jeux de Saint-Louis (Etats-Unis). La troisième médaille d'or de Simone Biles, la poupée américaine de la gymnastique, en lice pour un quintuplé inédit. Ou le second titre consécutif de l'Ecossais Andy Murray en tennis.
Quant aux Bleus, ils ont continué leur petit bonhomme de chemin vers les médailles: l'or avec les épéistes, à l'escrime, l'or encore avec Charline Picon en planche à voile, et deux breloques en bronze, avec le véliplanchiste Pierre Le Coq et Alexis Raynaud en tir à la carabine. 22 podiums au total déjà, dont 7 titres, et la 6e place au tableau des médailles !
Pas de médaille, mais un quasi exploit pour les basketteurs: pourtant privés de Tony Parker, laissé au repos, ils ont fait plus que résister face à une Dream Team américaine qui ne fait plus rêver et ne fait surtout plus peur. 100-97 seulement pour les stars de la NBA, trois petits points d'écart.
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