"La violence empire d'année en année", a affirmé à l'AFP Seneque, 22 ans. "Là c'était M. Zhang, mais ça aurait pu être moi", a ajouté cet étudiant en statistiques qui vit à Aubervilliers.
Les manifestants - 4.000 selon les organisateurs - sont venus déposer fleurs et bougies devant l'hôtel de ville en hommage à Zhang Chaolin, 49 ans, père de deux enfants, mort vendredi après cinq jours de coma.
Cet homme, couturier de profession selon sa famille, avait été agressé le 7 août par trois personnes, alors qu'il marchait en compagnie d'un ami, lui aussi d'origine chinoise, dans une rue d'Aubervilliers. Cette ville du nord-est de Paris compte une importante communauté issue de ce pays, active dans le secteur du textile.
"Il a reçu un coup de pied au sternum et est tombé lourdement. Sa tête a sans doute heurté le trottoir, ce qui lui a occasionné un traumatisme crânien", avait expliqué une source proche du dossier. Selon elle, les agresseurs "voulaient voler la sacoche de l'autre homme".
Une enquête, confiée à la sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis, a été ouverte pour homicide involontaire. Une autopsie doit être pratiquée.
"Cette barbarie criminelle ne peut pas rester impunie", a tweeté la présidente du Front national Marine Le Pen, au lendemain de la mort de M. Zhang. La maire PCF d'Aubervilliers, Meriem Derkaoui, a dénoncé un crime au "mobile crapuleux" et au "ciblage raciste". Stéphane Troussel, le président PS du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, a fustigé un "crime raciste abject".
Une pétition pour dénoncer les "agressions anti-asiatiques" a été lancée sur le site Change.org. Elle avait recueilli près de 8.000 signatures dimanche après-midi. Les signataires demandent "au président de la République, au gouvernement, aux parlementaires, aux candidats à l'élection présidentielle et aux élus locaux concernés des propositions et des initiatives fortes".
A l'initiative de la municipalité, une centaine de personnes s'étaient réunies jeudi soir devant la mairie d'Aubervilliers, ville de 80.000 habitants où vivent entre 3.000 et 4.000 habitants d'origine chinoise selon Ling Lenzi, conseillère municipale Les Républicains.
La maire avait appelé à ne pas "céder à la division et à la stigmatisation" et avait réclamé des renforts policiers.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.