Il l'avait annoncé, il l'a fait ! Vainqueur annoncé, cauchemar des bookmakers, Riner a décroché comme prévu son second titre olympique sur le tatami de Rio vendredi. Porte drapeau d'une délégation française déjà bardée de 17 médailles, dont cinq en or, il a rempli sa mission.
Avec deux titres aux JO, en plus de son bronze de Pékin en 2008, il a rejoint son compatriote David Douillet, "seulement" double champion olympique ! A 27 ans, le colosse guadeloupéen dispose désormais du plus beau palmarès de l'histoire dans la catégorie reine.
Invaincu depuis 2010, jamais envoyé au tapis depuis 2007, Riner n'a plus personne dans son horizon. Si ce n'est un troisième titre olympique, en 2020, à Tokyo, au pays du judo, pour rejoindre Tadahiro Nomura (-60 kg), seul judoka de l'histoire à avoir décroché trois fois l'or olympique.
Riner "est déjà en course pour Tokyo en réalité (...) Il faut avoir cette intelligence de la vie et du combat pour comprendre qu'un titre n'a de valeur que le jour où il est gagné, plus le lendemain", a prophétisé samedi sur Europe 1 son grand aîné David Douillet.
L'intéressé, lui, a éludé la question vendredi soir. "Je n'ai pas envie d'y penser. J'ai envie de partir en vacances, de souffler", a-t-il seulement lâché.
Il devra cependant attendre samedi soir pour boire une Caïpirinha avec le roi des jeux Olympiques, Michael Phelps, qui n'en a pas fini avec ses travaux d'Hercule. Engagé sur six courses, il en a déjà couru cinq. Mais gagné seulement quatre. Car le roi est finalement resté humain.
- Bolt pour le triple-triple -
Vendredi soir, c'est un gamin de Singapour, Joseph Schooling, qui a relégué un "Kid de Baltimore" fatigué à la 2e place, à égalité avec deux autres nageurs, le Hongrois Cseh et le Sud-Africain Le Clos. Trois nageurs en argent dans la même course, une première.
Phelps entend pourtant conclure en beauté, samedi, au sein du relais 4X100 4 nages américain. Une formalité a priori, tant la natation US domine le monde. Pour Phelps, les vacances pourront alors commencer. Avec un palmarès gargantuesque, de 27 médailles dont 22 en or, qu'il devrait donc améliorer une dernière fois.
"Mon corps souffre, j'ai mal aux jambes. Je suis fatigué", avait avoué Phelps, après sa médaille d'or sur 200 m 4 nages.
Tous les deux couronnés, après avoir éclaboussé cette première semaine des Jeux de leur classe, Riner et Phelps regarderont les compétitions se poursuivre sans eux.
C'est un troisième géant qui va prendre leur relais à partir de samedi, sur le tartan du stade olympique cette fois, parmi les fauves de la vitesse: Usain Bolt, "l'éclair", le Jamaïcain volant, à la recherche lui d'un autre record improbable, le triple-triple 100-200-4x100 m, après ses victoires à Pékin en 2008 et Londres en 2012.
- Lavillenie pour récidiver -
Il entame sa quête avec les séries du 100 m. Histoire de s'échauffer, et de réserver son billet pour les demi-finales et la finale dimanche. Si le résultat ne présente pas grand suspense, c'est le duel à distance avec l'Américain Justin Gatlin qui vaudra le coup d'oeil. Car les Bleus Jimmy Vicaut et Christophe Lemaitre ne devraient pas jouer pour la gagne.
Bolt-Gatlin est bien le choc annoncé pour la finale, LE moment fort des JO. Le rendez-vous entre la star planétaire, adoré de tous, et le "bad boy", l'ancien dopé, suspendu dix ans et finalement revenu dans le circuit après avoir vu sa peine réduite à cinq ans.
Une victoire de Gatlin serait à coup sûr un coup dur pour le CIO, en ces temps de polémique autour du dopage et après l'exclusion de 67 des 68 athlètes russes suite aux révélations sur le système de dopage d'Etat en Russie.
Riner, Phelps, Bolt: trois géants de l'ombre desquels il est difficile de sortir.
Côté français, personne d'autre ne peut prétendre rivaliser avec eux. Si ce n'est peut-être Renaud Lavillenie, le Clermontois volant de la perche, qui avait détrôné le tsar ukrainien Serguei Bubka avec un saut à 6,16 m en février 2014. Il entamera les qualifications samedi, avant de partir à la conquête d'un deuxième titre olympique d'affilée lundi.
Florent Manaudou voulait lui aussi signer une telle performance vendredi soir, sur 50 m nage libre. Mais tout le monde n'est pas Riner. Le Marseillais a échoué à la deuxième place, pour un centième de seconde, derrière un "vieil" américain de 35 ans, Anthony Ervin, champion olympique de la spécialité en 2000, à Sydney.
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