Une enquête sur un trafic de drogue dans le département du Calvados amène la police à Mondeville, au sud de Caen. Un Français âgé de 52 ans est interpellé et reconnaît avoir acquis 100g d’héroïne entre 2012 et 2013, qu'il a en partie consommé et revendu. Il met aussi en cause un "ami", un Ivoirien de 33 ans, et le présente son fournisseur.
Garde à vue avec des airs de comédie dramatique
Ce dernier admet consommer de l’héroïne, de la cocaïne et du cannabis mais nie formellement avoir fourni son comparse (ceci malgré des messages explicites contenus dans son téléphone portable). Sa garde à vue va prendre des airs de comédie dramatique. Tour à tour muet, arrogant, provoquant, hurlant ou pleurant... au point que son avocate, prise de peur, décidera de s'enfuir !
Jeudi 11 août 2016, les deux hommes ont comparu devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) pour acquisition, transport, détention, cession et usage de stupéfiants. Ceci de décembre 2012 à mars 2013.
Vivant du RSA, la présidente questionne le fournisseur présumé sur son train de vie et sur les envois réguliers de mandat-cach conséquents en Cote d'ivoire. « L'argent vient d'une prostituée avec laquelle je vivais, on a les mêmes origines... » La présidente lui fait remarquer qu'aucune prostituée ivoirienne n'est connue dans le bataillon des prostituées de Caen. « En bref, vous préférez vous faire passer pour un proxénète plutôt que pour un trafiquant ? »
« Une ambiance de menaces transpire du dossier »
Quant au second, revenu sur sa déposition, il persiste et signe : « Je n'ai jamais le même fournisseur, en tout cas ce n'est pas lui. J'ai dit son nom comme ça... » Ce n'est pas l'avis de la présidente qui estime qu'une ambiance de menaces transpire de ce dossier. Leurs casiers judiciaires révèlent que tout deux ont déjà été détenus.
En ce qui concerne le prévenu ivoirien, le procureur se montre scandalisé qu'avec toutes ses condamnations, il puisse encore résider sur le sol français. « Votre présence n'est pas souhaitable ! » A l'issue de l'audience ils écopent chacun d'un an de prison avec sursis assortis de 24 mois de mise à l’épreuve et à une obligation de soins.
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