La plupart des journaux faisaient état jeudi de la présence de dizaines de militaires italiens en Libye depuis la semaine dernière, la Republicca évoquant le nombre de 50.
Le gouvernement de centre-droit italien a refusé de confirmer la présence de ces forces spéciales en Libye.
Selon les médias, leur rôle est de superviser les opérations de déminage et l'entraînement des forces du gouvernement d'union nationale (GNA) qui mènent l'offensive contre le groupe Etat islamique dans son bastion de Syrte, au nord du pays.
"Nous n'avons pas de mission militaire en Libye. Si nous en avions, le parlement en aurait été informé", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Paolo Gentiloni au quotidien Corriere della Sera.
A la question de savoir si cette réponse concernait également les services secrets italiens, M. Gentiloni a répondu : "Par définition, je ne commente pas les opérations classées secret défense".
Adopté l'année dernière, un "article 7bis" controversé permet au Premier ministre d'envoyer des forces spéciales dans des zones de combat afin d'y effectuer des missions de renseignement sans le consentement du parlement.
Le comité parlementaire supervisant l'action des services de renseignement doit en être informé mais ne doit pas rendre cette décision publique.
D'après les médias italiens, ce comité avait été secrètement informé du déploiement la semaine dernière.
L'Italie a autorisé les avions et les drones américains à utiliser l'espace aérien italien ainsi que les bases militaires pour mener des frappes sur Syrte.
Les partis d'opposition accusent Matteo Renzi d'abuser de l'article 7bis pour entraîner discrètement l'Italie dans une guerre.
"Ce texte évoque clairement l'envoi d'hommes en renfort pour les opérations de renseignement, ce qui n'a rien à voir avec ce que font actuellement les forces spéciales en Libye", dénoncent les parlementaires du Mouvement Cinq Etoiles, la force la plus populaire du pays.
"Dans un premier temps avec la concession sur nos bases et maintenant avec nos propres hommes sur le sol, le gouvernement nous embarque dans un théâtre de guerre sans le consentement du parlement".
Alors que la Libye a sombré dans le chaos avec la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le GNA cherche à asseoir son autorité sur l'ensemble du territoire.
Le Washington Post a révélé cette semaine que des forces spéciales américaines aidaient également pour la première fois le gouvernement libyen à Syrte.
A ce jour, le seul soutien pratique apporté par l'Italie était l'évacuation de troupes gouvernementales blessées pour des traitements médicaux.
D'après de récents sondages, 80% de la population italienne refuse l'implication militaire du pays dans les combats en Libye, son ancienne colonie.
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