Depuis plus de vingt ans, l'association Août Secours Alimentaire prend le relais de 80 associations et services sociaux pendant l'été. Août Secours Alimentaire a été fondée en 1994, sur un constat: "La faim ne prend pas de vacances". Avant de fermer leurs portes, les associations distribuent des cartes aux personnes dans le besoin, qui permettent à quelque 14.000 personnes d'accéder aux huit centres d'Août Secours Alimentaire, à Paris et dans sa périphérie.
Sur la carte de Chérine, 35 ans, tous les jours depuis le début du mois sont cochés. Elle fait le trajet depuis la banlieue avec sa fille de trois ans, tous les après-midi, pour venir chercher un repas pour le soir et le lendemain midi. Elle est au chômage, son mari est agent de sécurité à mi-temps. "Ca ne suffit pas", dit-elle. En Seine-Saint-Denis, "les associations sont fermées en ce moment, je dois venir ici".
A l'intérieur, une salle annexe à l'église a été aménagée pour recevoir les bénéficiaires. La trentaine de bénévoles qui ont passé l'après-midi à préparer les colis sont maintenant assis, deux par deux derrière une rangée de tables.
- "Une deuxième famille" -
Christine et Habiba, 66 et 65 ans, travaillent ensemble. On leur tend la carte rose, sur laquelle sont indiqués le nombre de bénéficiaires et le type de colis-repas. Les sacs marrons pour les familles, les bleus pour les personnes seules, et les blancs pour les repas froids, pour ceux qui n'ont pas de quoi cuisiner. Christine note, Habiba se lève pour aller chercher les colis et y ajouter du pain et des bananes pour chacun des bénéficiaires. Dans les sacs ce mardi, il y a de la purée, du lait, des oeufs, des petits pois et du thon. Ici, on nourrit environ 1.200 personnes tous les jours.
Il y a tous types de profils, explique Christian Souza, le responsable du centre. "Des gens seuls, des mamies de 85 ans, des étudiants, des gens qui sont à la rue, des familles".
Christian Souza est bénévole, tous les mois d'août, depuis onze ans. Il connaît la plupart des gens, qui, dit-il, reviennent souvent d'une année sur l'autre.
Pour lui, le travail de l'association ne se limite pas à apporter de la nourriture. "Parfois, c'est plus utile de leur mettre une main sur l'épaule que de leur donner à manger. On est ici pour les écouter, pour leur permettre de sociabiliser".
Ils sont en effet nombreux à arriver en avance, ou à s'attarder après avoir récupéré leurs colis pour discuter. Dans l'entrée, à côté d'un stand de boissons et gâteaux, une table de coloriage a été installée, vers laquelle beaucoup d'enfants se précipitent en arrivant.
Aya, 32 ans, discute avec d'autres devant l'église, ses deux petites filles à ses côtés. Elle vient ici pour la première année.
Quand elle parle de l'association, son visage s'illumine: "Ils sont là, ils sont à l'écoute. C'est une deuxième famille".
Elle a perdu son emploi mais commence une formation en septembre. Elle l'assure: pour elle, "ça va aller mieux vite".
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