Parfois venus en famille ou en petits groupes réunis sous la bannière d'une association militante, les manifestants ont gagné la place des festivals où, pendant six jours, des ateliers débats vont se multiplier au gré des stands des organisations non gouvernementales (ONG).
"L'engagement c'est pour un changement de politique sociale" ont peint sur une bannière de jeunes participants dans le cortège coloré et bruyant, où un camion-sono diffuse des rythmes jamaïcains.
Si au cours des grands rassemblements de Porto Alegre (sud du Brésil), où s'est tenu le premier Forum social mondial en 2001, les altermondialistes fustigeaient les pays riches, ils préfèrent maintenant s'attaquer à des problèmes communs aux sociétés comme les inégalités ou l'environnement, en refusant le clivage nord-sud.
"Il faut dépasser la fracture entre le nord et le sud, (...) les inégalités sociales s'accroissent partout", explique Raphaël Canet, coordonnateur du FSM 2016.
Le militant brésilien Chico Whitaker, co-fondateur du FSM, convient de la nécessité de trouver des solutions face à des problèmes dans les pays émergents "vécus de la même manière dans les pays industrialisés".
Si le FSM a pris ses quartiers à Montréal c'est en raison d'une société civile animée et militante, selon les organisateurs.
De plus, avec 4% de la population canadienne, les Amérindiens, Inuits ou Métis trouvent une tribune de choix.
"Le Forum social mondial est un bon endroit pour porter notre message et c'est définitivement une opportunité que l'évènement soit ici au Canada", confie Jocelyn Lahtail, un responsable Algonquin venu en voisin de la capitale fédérale Ottawa.
- 'Choix politique' -
Venue de Conakry, la Guinéenne Fatoumata Cherif, présidente de l'ONG Femmes, Pouvoir et Développement regrette la faible mobilisation d'un mouvement en manque de souffle.
"Je ne vois pas beaucoup d'Africains et avec des participants que des pays du nord, je ne vois pas en quoi cela serait le Forum social mondial", déplore cette activiste.
Faible, la participation est largement régionale comme pour toutes les précédentes éditions depuis 15 ans compte tenu des coûts de déplacement et d'hébergement pour les visiteurs étrangers.
Mais pour une première dans un pays du G7, le forum souffre aussi du refus de visas pour plus de 230 invités, dont quelques figures du tiers-mondisme, comme la militante altermondialiste malienne Aminata Traoré, le président du syndicat palestinien des postiers Imad Temiza ou encore Rogerio Batista, du syndicat brésilien CUT.
Pour Dominique Pilhon, d'Attac-France, ce refus de délivrer des visas est un "choix politique" qui "déshonore le gouvernement canadien" allant "à l'encontre du FSM et de militants se battant pour les droits humains fondamentaux".
Le ministère canadien de l'Immigration a rejeté la responsabilité sur les organisateurs du FSM qui n'ont pas relayé les procédures spécifiques mises en place lors de la tenue d'événements internationaux afin de faciliter les entrées aux frontières.
"Nous avons fait toutes les démarches possibles, nous ne sommes pas des fonctionnaires du gouvernement", a critiqué Raphaël Canet en parlant d'une "procédure longue, difficile et coûteuse" pour les participants étrangers.
C'est donc privé de quelques personnalités que les conférences vont se dérouler jusqu'à dimanche, comme celle sur la question du réchauffement climatique animée par l'activiste canadienne Naomi Klein, ou les débats sur les flux migratoires, les inégalités de revenus ou l'économie solidaire.
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