Déjà seul au sommet depuis les JO de Londres 2012, avec 22 breloques et 18 titres, le "Kid de Baltimore" en a déjà rajouté trois à son palmarès XXL, en quatre jours à peine à Rio.
Après une première couronne dimanche soir, avec le relais 4x100 m américain, face au quatuor français de Florent Manaudou, Phelps a récidivé mardi soir. Sur 200 m papillon d'abord. Pour atteindre le cap des 20. Puis, avec le relais 4x200 m, facilement, pour le 21.
Dommage pour sa compatriote Katie Ledecky, la "Phelps au féminin", désormais à une étape d'un triplé 200-400-800 inédit depuis 1968, ou la "dame de fer" hongroise, Katinka Hosszu, déjà titrée trois fois à Rio: "King" Phelps les a reléguées dans l'ombre mardi soir.
Pendant que les Américains nageaient, les Français du relais 4x200, éliminés le matin en séries, s'étripaient en coulisses, autour de leur leader Yannick Agnel.
"On a été abandonnés par Yannick, il nous a lâchés", a asséné l'un des quatre relayeurs Jordan Pothain, furieux de la désertion de son leader, officiellement malade. Réponse d'Agnel, lors d'une conférence de presse convoquée à la hâte, en soirée: "Ceux qui me connaissent savent que je n'ai jamais lâché personne, ni abandonné personne, et encore moins mon équipe".
- 'Sun pisse violet' -
C'est donc une fin de carrière en cul-de-sac pour le Nîmois, champion olympique du 200 m libre en 2012. Il avait annoncé son intention de prendre sa retraite internationale après cette finale qu'il ne l'aura jamais nagée.
Crise de nerfs à la natation française, donc. Mais grand soleil sur le reste de la délégation bleue. Deux titres, en canoë et en équitation, de l'argent, au judo et en équitation encore, et du bronze pour l'escrime: après trois jours moroses, la machine France s'est emballée mardi, avec six médailles au compteur désormais.
Et la +perf+ a été signée par les vestes bleues de l'équitation au concours complet, couronnées par équipes et en argent en individuel. Cerise sur le gâteau, c'est la princesse Ann d'Angleterre, championne d'Europe de concours complet par équipes en 1971, qui a remis les médailles aux quatre cavaliers français.
Denis Gargaud, couronné en canoë slalom, a lui été félicité par le roi de la discipline, un autre Français: Tony Estanguet, titré en C1 en 2000 à Sydney, 2004 à Athènes et 2012 à Londres. Un Marseillais a succédé à un Palois, et la France poursuit son règne sur la discipline.
Si les Français se sont réveillés sur le terrain, ils ont aussi beaucoup alimenté la polémique sur le dopage pendant 24 heures.
Avec Camille Lacourt le nageur d'abord, dans la nuit de lundi à mardi, qui avait accusé le Chinois Sun Yang, vainqueur du 200 m nage libre, de "pisser violet". Puis, avec l'haltérophile Bernardin Kingue Matam, mardi soir, après sa 8e place chez les 69 kg: "Si la Fédération internationale et le CIO font les choses correctement, je pense bien pouvoir gagner quatre places, parce que les cinq premiers ne sont pas clean !"
- Neymar pour éviter la claque -
Au-delà des paroles, l'équipe de France va vouloir continuer sur sa lancée mercredi. Avec pourquoi pas d'autres médailles encore, au judo et en escrime, avec Gévrise Emane d'un côté, ou les filles du fleuret de l'autre, Ysaora Thibus et Astrid Guyart.
Et du côté du torrent artificiel de Deodoro, c'est Sébastien Combot qui voudra imiter Gargaud, en kayak cette fois.
Mais le spectacle ne sera pas que français mercredi, avec le contre-la-montre sur route, et pourquoi pas un titre olympique pour le Britannique Chris Froome, grand favori après son troisième Tour de France. Ou le football, et un drame national en vue pour le Brésil de Neymar, en cas d'élimination du tournoi olympique.
Après deux 0-0, la Seleçao olimpica doit impérativement battre le Danemark. Un nouveau nul, voire une défaite, et c'est l'Irak qui pourrait se qualifier. Une humiliation qui serait encore pire que le 7-1 encaissé à la maison face à l'Allemagne en demi-finale du Mondial-2014. Réponse mardi soir vers minuit, au coeur de la nuit carioca.
Au même moment, c'est à nouveau la piscine de Barra qui sera le centre d'attention, avec les fauves du 100 m libre. Et un objectif pour Nathan Adrian, le tenant du titre: être le premier à conserver sa couronne du sprint depuis 88 ans et un certain Johnny Weissmuller, alias Tarzan.
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