Et même la crise au sein du relais 4x200 m, le départ à la retraite ratée de Yannick Agnel et la polémique sur le dopage alimentée par Camille Lacourt ne devraient pas rendre moins éclatants les sourires revenus sur les visages français, après trois jours moroses à Rio et une seule petite médaille (argent).
La journée a commencé par de l'or, avec le quatuor composé d'Astier Nicolas, du lieutenant colonel Thibault Vallette, de Mathieu Lemoine et de Karim Laghouag sur la plus haute marche du podium en concours complet, devant l'Allemagne et l'Australie.
Puis ce fut de l'argent, trois heures plus tard, en individuel, avec Astier Nicolas, derrière le désormais double champion olympique allemand Michael Jung: le concours complet a fait la totale mardi.
Cerise sur le ggâteau c'est la princesse Anne d'Angleterre, championne d'Europe de concours complet par équipes en 1971, qui a remis leurs médailles aux quatre cavaliers bleus.
Denis Gargaud, lui, n'a pas été félicité par une princesse mais par le roi de la discipline, un autre Français: Monsieur Tony Estanguet, couronné en C1 en 2000 à Sydney, 2004 à Athènes et 2012 à Londres. Un Marseillais a succédé à un Palois, et la France poursuit son règne sur la discipline.
- 'Sun, il pisse violet' -
Et la collecte pourrait encore continuer dans l'après-midi sous le soleil carioca, avec la qualification en demi-finale de la championne du monde 2014 Clarisse Agbegnenou sur le tatami, et le N.1 mondial Gauthier Grumier à l'épée, en lice pour le bronze.
De quoi rassurer un peu le monde du judo et de l'escrime, toujours à la recherche d'une première médaille à ces JO cariocas.
Ces trois médailles et deux titres ont couronné une magnifique matinée pour les Bleus, avec le carton des "Experts" du hand contre l'armada de mercenaires du Qatar (35-20), la superbe entrée en lice du rugby à VII et des Bleus de Terry Bouhraoua contre l'Australie (31-14), et la victoire du Team Yavbou du volley 3-0 contre le Mexique après une entrée en matière catastrophique contre l'Italie.
La seule ombre au tableau est donc venue de la piscine de Barra, avec l'élimination dès les séries du relais 4x200 m nage libre tricolore, une discipline dans laquelle la France avait décroché l'argent en 2012.
Pas de finale donc, et fin de carrière en cul-de-sac pour Yannick Agnel, qui avait annoncé dimanche qu'il allait prendre sa retraite internationale après cette finale mardi soir... Officiellement malade, le champion olympique 2012 du 200 m a été durement critiqué par ses partenaires: "On a été abandonnés par Yannick, il nous a lâchés", a asséné Jordan Pothain, l'un des quatre relayeurs.
Visiblement, le franc-parler a cours au sein des nageurs français, après les sévères accusations lundi soir au bout de la soirée d'un Camille Lacourt très en colère.
"Sun Yang, il pisse violet !", avait enragé le Marseillais au sujet du Chinois, victorieux sur 200 m libre. "Ca me donne envie de vomir", avait martelé le Français, après sa 5e place de la finale du 100 m dos: "Je suis très triste de voir mon sport évoluer de cette façon. J'ai l'impression de voir de l'athlétisme avec deux ou trois dopés dans chaque finale."
Les termes sont moins violents, mais l'Américain Phelps ne dit pas autre chose: "C'est triste que de nos jours il y ait des gens contrôlés positifs, même deux fois pour certains, qui ont quand même l'occasion de nager aux jeux Olympiques. Ca m'énerve."
- Phelps: cap sur les 25 -
Ce propos visait lui la nageuse russe Yuliya Efimova, mais il pourrait en fait aussi concerner un compatriote de Phelps, Justin Gatlin, celui qui sera le principal adversaire de Bolt sur 100 m. Car Gatlin lui aussi a été pris deux fois par la patrouille antidopage, et suspendu cinq ans au total.
Deuxième du 100 m brasse lundi soir, Efimova avait déjà été copieusement sifflée par les spectateurs, furieux de son CV en matière de dopage, avec une suspension de 16 mois pour un contrôle positif à un stéroïde en 2014 puis un nouveau contrôle positif en mars 2016, cette fois au Meldonium, un produit très à la mode dans le sport russe avant son interdiction le 1er janvier.
C'est ce pedigree qui avait incité la Fédération internationale (Fina) à la priver de JO le 25 juillet, comme six autres nageurs russes, à la suite des révélations du rapport McLaren sur le système de dopage d'Etat en Russie. Mais cette sanction avait été levée juste avant la cérémonie d'ouverture, par le Comité international olympique (CIO).
Si Phelps parle, il nage aussi. Et gagne encore. A 31 ans, il s'alignera pour un premier titre individuel mardi soir à Rio, sur 200 m papillon. Et il devrait ensuite plonger à nouveau pour le relais 4x200 m avec l'équipe des Etats-Unis, 48 heures après avoir décroché son... 19e titre olympique -pour un total de 23 médailles en cinq JO- dimanche sur 4x100 m.
Combien aura-t-il de médailles en fin de journée: 24 ou 25 ? Et en or: 20 ou 21 ?
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