La zone la plus affectée se situait dans les montagnes au nord de l'Etat de Puebla (centre) où plusieurs glissements de terrain étaient visibles sur les routes.
"Notre maison a été complètement emportée", racontait à l'AFP Claudio Cruz, un maçon de Xaltepec venu trouver refuge avec sa femme à Huauchinango, à environ 200 kilomètres de Mexico.
Dans la nuit de samedi, durant la tempête, "la lumière s'est éteinte", raconte cet homme de 32 ans avant qu'un torrent de boue ne déferle sur la commune et n'ensevelisse plusieurs maisons. "En dessous, ils demandaient de l'aide mais nous ne pouvions pas bouger".
Alberta Negrete, une femme indigène de 62 ans, a encore du mal à croire qu'elle en a réchappé. Antonia, sa belle-fille, a eu beaucoup moins de chance: elle est morte ensevelie par un torrent de boue, son bébé âgé d'un mois "collé à elle", explique Alberta à l'AFP.
"J'ai perdu mes quatre fils, mes trois petits-enfants et ma belle-fille", dit-elle avant d'éclater en sanglots.
"J'ai mal partout parce que j'ai fait beaucoup d'efforts pour m'extraire de la boue. Dieu m'a aidée", raconte Alberta, une figurine du Christ dans la main, l'une des seules choses qu'elle a pu récupérer de sa maison.
Le bilan dans cette zone a été revu à la hausse au cours de la journée. On y dénombre au moins 32 morts - dont au moins 15 mineurs - et environ 500 familles ont dû être évacuées, ont indiqué les autorités locales.
Une autre réfugiée, Florencia Hinojosa, racontait avoir fui sa maison de la périphérie de Huauchinango, avec ses deux filles de 11 et 16 ans, alors que "la boue déferlait dans le ravin juste à côté".
Environ 600 policiers, soldats, pompiers et sauveteurs, dont des équipes cynophiles, inspectaient le secteur dans la matinée à la recherche de disparus.
"Il s'agit de la plus grande précipitation jamais enregistrée dans le secteur, avec 265,5 millimètres d'eau tombés en 24 heures, soit l'équivalent de la quasi-totalité des précipitations normalement constatées en un mois", a indiqué le secrétaire général du gouvernement de Puebla, Diodoro Carrasco.
- La Basse-Californie se prépare -
Les pluies torrentielles ont également provoqué des effondrements de routes de l'Etat de Puebla, ainsi que de deux ponts, et des coupures d'électricité dans plusieurs communautés, ont précisé les autorités.
Earl avait été classé mercredi après-midi ouragan de catégorie 1, sur une échelle de 5, mais avait perdu de sa vigueur après avoir atteint les côtes de Belize et avait été rétrogradé au rang de tempête tropicale.
Cette tempête a également touché l'Etat voisin de Veracruz, où les autorités ont jusqu'à présent dénombré 13 morts.
Dans cet Etat, plus de 11.000 personnes ont été affectées et plus de 2.000 maisons endommagées. Plusieurs localités demeuraient lundi privées de communication.
Sur la côte Pacifique du Mexique, la tempête tropicale Javier continuait sa progression vers la Basse Californie (nord), et se situait à environ 80 kilomètres au sud de la station balnéaire de Cabo San Lucas dans la soirée. Elle se déplaçait lundi soir à une vitesse de 7 km/h, avec des vents de 100 km/h, selon le centre américain de prévisions des ouragans (NHC) basé à Miami (sud-est).
Les autorités de cet Etat ont fermé les ports et ouvert 18 abris. "Nous sommes prêts à accueillir près de 6.000 personnes", a assuré le directeur local de la protection civile, Marco Antonio Vazquez.
Selon le NHC, cette tempête devrait s'affaiblir au cours des prochains jours en touchant les côtes mexicaines pour se transformer en dépression tropicale en milieu de semaine.
En septembre 2014, la zone touristique de Los Cabos, où se trouve Cabo San Lucas, avait été durement éprouvée par le passage de l'ouragan Odile qui avait fait 6 morts.
En septembre 2013, l'arrivée quasi-simultanée des ouragans Ingrid et Manuel avait fait 157 morts dans l'Etat de Guerrero (sud).
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.