Le drame a eu lieu dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 août 2016, alors qu'une jeune fille célébrait ses 20 ans, a révélé à la presse sa grand-mère, en déposant une photo de sa petite fille, décédée, sur les barrières encadrant le bar, Au Cuba Libre, établissement prisé de la rive sud de Rouen dont la façade est maintenant protégée par des panneaux de bois aggloméré.
Les résultats de autopsies
"C'est ma petite-fille qui fêtait ses 20 ans (...) Elle allait partir à l'armée", a déclaré la vieille dame très éprouvée.
L'identification des victimes achevée, des autopsies vont se dérouler pendant au moins quatre jours la semaine prochaine. "Sauf complications, les premiers résultats devraient parvenir au parquet de Rouen jeudi", selon un communiqué de ce dernier. Des médecins légistes ont dû interrompre leurs vacances.
Un DJ de 24 ans
Les victimes sont âgées en majorité de 18 à 25 ans. Parmi elles figure un DJ de 24 ans, a indiqué dimanche un de ses proches. La plus âgée des victimes est un homme de 41 ans, selon le vice-procureur de Rouen, Laurent Labadie.
Le pronostic vital est toujours engagé pour une des blessés, hospitalisée à Paris dans un service des grands brûlés. Un septième blessé a aussi été recensé dimanche: un homme, brûlé aux mains, qui s'était rendu à l'hôpital de lui-même.
Face à l'incompréhension générale sur les circonstances et l'ampleur de l'incendie, l'enquête va se concentrer sur le bar.
Un expert en incendie
Un expert en incendie a fait ses constatations samedi et doit remettre son rapport écrit la semaine prochaine. Il aura une importance capitale pour la suite de la procédure.
La première interrogation porte sur la propagation très rapide de l'incendie. "Il y a des questions qui se posent sur les matériaux (garnissant la salle) et les conséquences de leur exposition au feu", relève le vice-procureur.
On attend aussi les conclusions de l'expert sur les issues de secours.
Selon des habitués du bar, il y avait bien une porte de secours dans le sous-sol. Mais les participants à la fête d'anniversaire auraient-ils pu l'emprunter ? "Il est possible qu'il y en ait une mais je ne l'ai pas vue quand je me suis rendu sur les lieux, tout était recouvert de suie", reconnaît le vice-procureur.
Le plafond recouvert d'un isolant phonique
Quant à l'escalier "très étroit et raide" menant au sous-sol, "on peut comprendre qu'une personne ait pu chuter en le descendant avec un gâteau dans les mains", selon M. Labadie.
Autre question: la nature des bougies sur le gâteau. "On évoque des longues bougies, genre feux de Bengale, qui font des étincelles", dit-il. Ce sont les projections de ces bougies qui ont enflammé le plafond bas du sous-sol, recouvert d'un isolant phonique.
- Lire aussi : Incendie mortel à Rouen : témoignage bouleversant d'une mère qui pleure sa fille unique de 18 ans
Le rapport de l'expert et le résultat des auditions des témoins - certains, trop choqués n'ont pu encore être entendus - sont susceptibles de changer la nature de l'enquête ouverte pour "recherche des causes de la mort".
Le gérant du bar entendu
Il est possible que "l'on bascule sur une enquête pour homicide involontaire par imprudence avec saisie d'un juge d'instruction, mais ce n'est pas l'état juridique de l'enquête qui est menée pour l'instant", insiste M.
Labadie.
Le gérant du bar, âgé d'une trentaine d'années et prénommé Nacer, lui aussi très choqué, a pu être entendu par les enquêteurs, ainsi que le propriétaire de l'immeuble, a indiqué une source policière, sans autre détail.
Des dizaines de bouquets
Devant le bar, sur les barrières métalliques, des dizaines de bouquets ont été accrochés, en hommage aux 13 victimes. Au sol, des bougies et des messages. "Vous allez me manquer les copines. Reposez en paix", dit l'un d'eux. "Des anges de plus au ciel", lit-on sur un autre.
Dans la cathédrale de Rouen, celle qui accueillait il y a seulement 5 jours les obsèques du père Jacques Hamel, égorgé dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, 13 chandelles ont été placées sur l'autel et des prières ont été dédiées aux victimes lors de la messe du dimanche 7 août 2016, selon le diocèse.
source : AFP.
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la moquette de l'escalier et les revêtements muraux n'avaient pas l'air d’être conformes aux normes des produits ignifuges et non inflammables