Pour la 8e année consécutive, le football professionnel français effectue sa grande rentrée hors de ses frontières. Après avoir sillonné l'Amérique du Nord (Montréal, New-York), l'Afrique (Rades, Tanger, Libreville) et l'Asie (Pékin), ce rendez-vous, devenu un outil de promotion à l'international pour la Ligue, a été délocalisé à Klagenfurt en Autriche, dans un stade qui avait accueilli plusieurs rencontres de l'Euro-2008.
Mais malgré le cadre champêtre de cette ville de 100.000 habitants, la rencontre entre Paris et son dauphin n'aura rien d'amical et a déjà des allures de répétition générale pour deux clubs soucieux de marquer leur territoire avant de se livrer un duel à distance en Ligue 1.
"C'est un match à enjeu. Il y a un trophée à gagner et aussi la possibilité de s'étalonner par rapport à Paris pour voir ce qu'on est capable de faire tout au long de la prochaine saison et savoir si on peut réduire l'écart avec le PSG", a estimé l'entraîneur de Lyon Bruno Genesio, qui n'a pas oublié le gouffre abyssal séparant les deux formations au classement la saison dernière (31 points).
Le président lyonnais Jean-Michel Aulas a lui déjà lancé le match depuis plusieurs semaines, ne manquant jamais une occasion d'égratigner le PSG, son insolente domination et ses ressources illimitées.
Après avoir qualifié d'"indécents" les 20 millions d'euros versés à l'entraîneur Laurent Blanc en guise d'indemnités de départ, il a fustigé mercredi sur Twitter le "dumping financier" opéré par l'équipe de la capitale et sa "politique excessive d'investissement qui va abaisser la compétitivité de notre L1".
- Lifting -
Au-delà de cette guerre des mots, c'est surtout le sérieux lifting opéré par le PSG des Qataris qui attise la curiosité. Avec les départs de l'icône Zlatan Ibrahimovic, tête de pont du projet parisien durant quatre ans, et de Blanc, une page s'est tournée dans la capitale mais les ambitions des propriétaires n'ont guère varié: rester souverain en France et aller le plus loin possible en Ligue des champions, si possible au-delà des quarts de finale, le plafond de verre de Paris depuis l'arrivée aux commandes du richissime émirat gazier en 2011.
La nomination d'Emery constitue cependant un énorme pari, le technicien espagnol, vainqueur des trois dernières éditions de l'Europa League avec le Séville FC mais sans expérience en C1, découvre pour la première fois les exigences d'un grand club. Un raté d'entrée contre l'OL ferait donc mauvais effet alors que le PSG reste sur deux quadruplés en France et a soulevé les trois derniers Trophées des champions.
"Pour nous, c'est très important. C'est le premier match officiel. C'est un match de pré-saison mais c'est aussi le premier titre à gagner. C'est une grande motivation pour commencer la saison et un premier défi pour moi et mes joueurs", a reconnu l'ancien coach sévillan.
Emery a en tout cas déjà imprimé sa patte sur le recrutement, effectué sans tapage ni paillettes (Ben Arfa, Krychowiak, Meunier), et a modifié les habitudes tactiques de ses nouvelles troupes, passées du 4-3-3 traditionnel de Blanc à un système en 4-2-3-1.
L'Espagnol va toutefois peut-être toucher du doigt les limites actuelles de son effectif, le forfait d'Edinson Cavani (ischio-jambiers) ne lui laissant que le jeune Jean-Kevin Augustin, tout frais champion d'Europe U19, au poste d'avant-centre. Un peu léger avant de se frotter à l'OL, en attendant le transfert probable de Jese (Real Madrid).
- Fekir et Lacazette, armes fatales ? -
Pour ne rien arranger, Paris doit aussi se débrouiller sans son capitaine et patron défensif Thiago Silva, touché à la hanche droite, les milieux Krychowiak et Adrien Rabiot étant suspendus.
Côté bonne nouvelle, la pépite de l'entre-jeu Marco Verratti, en convalescence depuis son opération d'une pubalgie le 16 mai dernier et qui a tant manqué au PSG durant la deuxième partie de la saison dernière, est du voyage en Autriche.
A Lyon, seul l'attaquant Rachid Ghezzal manquera à l'appel et Bruno Genesio peut compter sur ses meilleurs éléments pour défier le PSG, notamment son duo offensif Fekir-Lacazette.
Après une saison tronquée par une grave blessure au genou, le premier espère reprendre à 23 ans le cours de son ascension alors que son compère, très courtisé et un temps sur les tablettes parisiennes, ne partira pas à moins d'une offre faramineuse. De quoi armer solidement l'OL, bien décidé à jouer cette saison un vilain tour au tout puissant PSG.
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