L'attaque, d'une rare violence, s'est concentrée sur les écoles d'artillerie et d'armement situées au sud-ouest d'Alep, mais les protagonistes diffusaient des informations contradictoires sur la bataille, la télévision officielle ayant ainsi parlé d'un "échec" des assaillants.
"Les rebelles ont pris le contrôle de plusieurs parties de ces écoles mais l'armée a lancé une contre-offensive avec une couverture aérienne pour les chasser", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Divisée depuis 2012 entre quartiers est contrôlés par les rebelles et quartiers ouest prorégime, Alep est un enjeu majeur du conflit.
"Si les rebelles arrivent à prendre le contrôle de ces écoles, ils pourront couper la route d'approvisionnement des quartiers ouest" quasi encerclés par des secteurs aux mains des rebelles, indiqué M. Abdel Rahmane.
Ils cherchent par ailleurs à "s'emparer du quartier mitoyen de Ramoussa pour briser le siège des quartiers rebelles", imposé depuis le 17 juillet par les forces pro-régime, a-t-il ajouté.
-"Bataille de vie ou de mort"-
"C'est une bataille de vie ou de mort pour le régime" et son allié russe, a-t-il encore dit.
La télévision officielle syrienne a néanmoins qualifié d'"échec" l'attaque contre l'académie militaire, faisant état de centaines de morts dans les rangs des assaillants.
Le 31 juillet, les rebelles aidés du groupe jihadiste Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra qui a renoncé à son rattachement à Al-Qaïda) avaient lancé au sud d'Alep une contre-offensive pour briser le siège imposé par le régime aux quartiers qu'ils contrôlent dans cette ville du nord de la Syrie.
Dans un message audio diffusé sur les sites jihadistes, le chef du Front Fateh al-Cham, Abou Mohammad al-Jolani, s'est dit confiant dans la victoire.
"Dieu va offrir une victoire glorieuse à nos combattants qui briseront le siège d'Alep", a-t-il affirmé. "Le résultat de la bataille sera bien plus considérable qu'une levée du siège. Il changera le rapport de force et préparera un nouveau chapitre dans la guerre".
Ces derniers jours cependant, après avoir réussi à reprendre quelques secteurs, les rebelles ont perdu du terrain face à l'armée aidée par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais ainsi que par l'aviation de l'allié russe.
Par ailleurs, les raids aériens, un atout très important du régime dans la guerre, ont "tué 10 civils dont sept enfants dans le quartier rebelle de Marjé", selon l'OSDH. Trois civils, dont deux enfants, ont aussi péri dans des bombardements rebelles sur le quartier gouvernemental de Hamadaniyé, d'après la même source.
Au total depuis le 31 juillet, au moins 115 civils, dont 35 enfants, ont péri dans les bombardements sur Alep, a indiqué l'OSDH.
Jeudi, le président américain Barack Obama a critiqué Moscou pour son appui militaire à Damas. "Je ne suis pas certain que nous puissions faire confiance à la Russie et à Vladimir Poutine et c'est pourquoi nous devons évaluer si nous pouvons ou pas obtenir une véritable cessation des hostilités" en Syrie, a-t-il dit.
- Avancée kurde à Minbej -
Répondant à ces propos, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a affirmé que les Etats-Unis devaient se comporter de manière "honnête" et "responsable" s'ils voulaient rétablir la confiance entre les deux pays.
A quelque 60km au nord-est d'Alep, des combattants arabes et kurdes regroupés au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) poursuivaient leur progression à Minbej, un fief du groupe jihadiste Etat islamique (EI), avec l'appui aérien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
Selon l'OSDH, les FDS contrôlent désormais 70% de la ville assiégée qu'elles cherchent à reprendre depuis le 31 mai.
"Les secteurs toujours aux mains des jihadistes abritent une large population civile qu'ils utilisent comme boucliers humains", a noté M. Abdel Rahmane.
Minbej était le principal carrefour d'approvisionnement de l'EI, de la frontière turque vers Raqa, sa capitale de facto en Syrie située plus à l'est.
Déclenché par la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie qui s'est complexifié avec l'intervention militaire étrangère et la montée en puissance de jihadistes, a fait plus de 280.000 morts.
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