Lors de cette première audience, se tournant vers la famille de la victime, l'agresseur, qui devait être remis en liberté sous contrôle judiciaire, a présenté lui-même ses excuses. "Je regrette les souffrances que vous avez vécues", a-t-il dit.
Sous l'empire de l'alcool
Selon l'avocat du prévenu, Me Jean-Marc Virelisier, qui a demandé pour son client le report de l'audience pour préparer sa défense, le prévenu était sous l'empire de l'alcool, après une soirée très arrosée, au moment des faits. "Il n'est pas raciste et a des regrets sincères par rapport à ce qui s'est passé, étant même amnésique sur certains faits", a-t-il dit, précisant que cet ancien engagé pendant cinq ans dans l'armée, grand et robuste, a une vie personnelle très instable.
"Sans le contexte de l'attentat, cette affaire serait passée inaperçue", a en outre déclaré l'avocat à l'AFP.
Les faits s'étaient produits le 27 juillet dernier à Barentin (15 km au nord de Rouen), au lendemain du drame au cours duquel le père Jacques Hamel avait été égorgé en pleine messe par deux jeunes jihadistes à Saint-Etienne-du-Rouvray.
"Sale Noir"
"Sale Noir, si je descends d'ici, c'est pour te taper. Je vais t'égorger pour vous faire comme vous nous faites à nous, c'est pas parce que t'es en robe et avec un chapeau que tu vas faire la loi ici", avait crié sur un parking le prévenu, au volant d'une voiture, à l'adresse d'un septuagénaire d'origine sénégalaise, qui raccompagnait certaines de ses filles à leur véhicule vers 05H00 du matin.
Le vieil homme, portant djellaba et chéchia, avait tenté de rentrer dans son appartement mais l'automobiliste avait fait marche arrière et tenté sans succès de le renverser. Il l'avait poursuivi dans l'immeuble et, dans l'ascenseur, l'avait frappé à la tête et tenté de l'étrangler.
Conduite au CHU de Rouen
Conduite au CHU de Rouen, la victime souffre d'un traumatisme crânien.
Outre cinq enfants du septuagénaire, trois associations se sont portées partie civiles: la Licra, SOS Racisme et le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF).
La présidente du tribunal Mariette Vinas a appelé au calme, étant donné la colère suscitée par cette affaire dans la communauté sénégalaise.
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