« L'Association pour la restauration du char Tigre de Vimoutiers en Normandie » vient de voir le jour, animée par quelques passionnés d'histoire et de patrimoine. Comme son nom l’indique, elle a pour objectif de restaurer l'un des deux seuls chars « Tigre » allemands, vestiges de la seconde guerre mondiale, encore existants en France. Il en resterait six ou sept à travers le monde…
Un monstre d'acier
Ce char a posé à l'époque bien des problèmes aux forces alliées : il était rapide, silencieux, quasi indestructible et doté d'un canon d'une grande précision. Celui de Vimoutiers est le seul avec des chenilles de combat. Stéphane Jonot, directeur du Mémorial de Montormel (Orne) :
Une incroyable histoire
Le bataillon de chars lourds de la 102ème SS panzer participait à la Bataille de la Poche de Falaise/Chambois. L'un de ses groupes de chars "Tigre" revenait vers l'arrière pour aller se ravitailler en carburant vers Roiville, près de Vimoutiers (Orne) avant d'aller prendre les troupes alliées par revers. Mais l'un des monstres d'acier, presque indestructible, n'est jamais arrivé à Roiville : il est bêtement tombé en panne de carburant ! Pour ne pas qu'il tombe aux mains des forces alliées, son équipage l'a alors sabordé. Lorsque les alliés sont arrivés, il encombrait leur route et leurs bulldozers l'ont poussé dans le fossé, sur le bord de la route (aujourd'hui RD979), où le "Tigre" a séjourné durant une trentaine d'années, jusque dans les années 1975. Le char a alors été sauvé in-extremis des mains des ferrailleurs, pour être mis en valeur, mais sans être restauré.
D'abord une étude, puis la restauration de ce vestige de la seconde guerre mondiale
La ville de Vimoutiers a déjà financé une étude sur ce char « mais nous ne mettrons pas un euro dans sa restauration », explique Guy Romain, le maire de la cité augeronne. Une association vient donc de déposer ses statuts en préfecture de l'Orne, pour trouver les financements nécessaires et coordonner les opérations de restauration : châssis, trains de roulement, moteur. Elle se donne un an pour trouver, le million quatre cent milles euros qui sera nécessaire, notamment par l'intermédiaire d'une souscription internationale. Olivier Robert, à la tête du projet :
Le mission de l'association est aussi patrimoniale et pédagogique : elle veut faire vivre l'histoire autour de ce char. Ce jeudi 4 août 2016, il a été ouvert et des spécialistes y ont trouvé des numéros de série (01125JAV942) pour tenter de retracer son histoire.
Retrouver l'équipage allemand ?
On devrait en savoir davantage sur ces recherches vers la fin du mois de septembre prochain :
La souscription internationale pour financer la restauration de ce char "Tigre", vestige de la seconde guerre mondiale, sera lancée après la période des vacances d'été.
Une réunion publique de présentation est d'ores et déjà programmée, le 23 septembre 2016 à la salle Armontel, à Vimoutiers.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.
Enfin! Bravo aux passionnés qui vont s'occuper de ce blindé. Cela fait mal au coeur de le voir se dégrader au fil des années. On évoque souvent le Sherman américain mais le Tigre était beaucoup plus puissant et mieux armé. Ses inconvénients: une mécanique fragile et il fallait une dextérité certaine à son équipage pour le piloter dans des conditions optimales. Par ailleurs, il n'était pas adapté au bocage normand en raison de sa masse qui entravait sa maniabilité mais a donné toute sa puissance dans les plaines russes. Quand ce sera possible, je rejoindrais sans doute l'association.