La tour i360, un mât en acier de 162 mètres de haut, est cerclée d'une capsule en verre qui glisse doucement de bas en haut et inversement.
Les architectes l'ont conçue comme une digue verticale, dans une interprétation avant-gardiste des anciennes jetées victoriennes qui caractérisent les cités balnéaires britanniques.
La ville, joyau architectural des XVIIIe et XIXe siècles, espère se doter ainsi d'un nouvel atout touristique.
Dessinée par David Marks et Julia Barfield, la i360 s'inscrit dans la continuité de leur autre oeuvre, le London Eye, la roue géante devenue depuis 2000 une attraction majeure de Londres.
Plusieurs répliques leur ont été demandées mais le couple d'architectes a estimé que cette réalisation ne serait pas viable dans des petites villes. Pour Brighton, ils ont donc remodelé le concept.
"La clé, comme pour le London Eye, est de se déplacer très lentement pour arriver très haut et profiter d'une vue fabuleuse", explique Julia Barfield.
- "Marcher dans le ciel" -
La i360 se dresse à l'entrée du West Pier, la digue construite en 1866 sous le règne de Victoria et qui a brûlé en 2003. Avec un rapport hauteur-diamètre de 40 pour un, il s'agit de la tour la plus effilée du monde, selon le Guinness des records.
"Elle est très fidèle à l'esprit du West Pier, destiné à faire plaisir et divertir les visiteurs", explique à l'AFP David Marks, au sommet de la tour.
"Tout comme la société victorienne était invitée à se promener et marcher sur l'eau, la i360 transpose ce concept à la verticale. Il propose aux gens de marcher dans le ciel et de profiter d'une nouvelle perspective". "C'est un plaisir pour les yeux et pour l'esprit, pas seulement d'observer l'horizon mais aussi de regarder au-delà", ajoute l'architecte.
La tour a coûté 46 millions de livres (55 millions d'euros) mais son budget devrait être à l'équilibre dès qu'elle aura accueilli environ la moitié des 700.000 visiteurs attendus chaque année.
Depuis le sommet, la vue s'étend sur 42 kilomètres, le long de la côte et au-dessus de la Manche.
Jusqu'à présent, la grande attraction de Brighton était le Royal Pavilion, un palais de style anglo-indien achevé en 1823 pour servir de résidence d'été au roi George IV.
La cité balnéaire du Sussex, connue aussi pour ses terrasses de l'époque géorgienne et Régence, antérieures à l'ère victorienne, accueille une communauté artistique grandissante et est souvent considérée comme la "capitale" britannique des homosexuels.
Les auteurs du projet assurent avoir respecté la tradition d'une architecture audacieuse conçue pour les loisirs, mais certains critiquent son impact visuel et sur les finances locales, la ville ayant emprunté 36 millions de livres.
- Comme une soucoupe volante -
La capsule en forme d'ellipse de 18 mètres de diamètre, pouvant accueillir 200 personnes, est actionnée par un rouage géant et un système de câble en acier. Un contrepoids est installé à l'intérieur de la tour.
Pour la société française Poma, qui a construit la capsule et le mécanisme, ce système a représenté un défi technique. "Cela ne s'était jamais fait auparavant", remarque son vice-président Christian Bouvier.
"L'effet est impressionnant. La vue est sensationnelle, comme depuis un hélicoptère", s'enthousiasme-t-il lors de l'ascension inaugurale.
Il se souvient que la capsule ressemblait à une soucoupe volante lors de son assemblage près d'un champ de maïs en France.
La i360 lui fait aussi penser à la tour Eiffel. "David Marks est vraiment le Gustave Eiffel de notre siècle", assure-t-il.
Le revêtement de la tour dans un maillage d'acier est conçu pour atténuer les secousses dues au vent et éviter qu'elle ne se dilate au soleil.
La capsule fera environ 200 allées et venues par semaine, pour un coût de 15 livres (18 euros).
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