Pour le SNPNC-FO et l'Unsa-PNC, réunis en intersyndicale et qui avaient appelé à la grève, ainsi que pour l'Unac, qui s'était désolidarisé de cet appel, le courrier que leur a adressé mardi la direction pour tenter de déminer le conflit "n'a rien de très nouveau". Il "permet cependant d'espérer des avancées", selon plusieurs de leurs délégués interrogés par l'AFP.
"Cela suscite un peu d'espoir mais le principal point de désaccord demeure (la durée du futur accord d'entreprise, ndlr)", a estimé Christelle Auster, secrétaire générale du SNPNC-FO.
"Rien ne laisse penser que nous allons obtenir satisfaction mais il est permis de penser qu'on va pouvoir discuter et avancer", a-t-elle ajouté, se disant cependant "amère" en raison d'une "grève qui aura été couteuse et aurait pu être évitée".
"On demandait un accord à coût constant. Il aurait suffi de rallonger de onze mois à l'accord qui était proposé pour sortir du conflit; Air France a préféré y aller et gaspiller 90 millions d'euros", a-t-elle regretté.
Mme Auster s'est étonnée de la "décision unilatérale de la direction de prolonger de quatre mois l'accord d'entreprise en vigueur". Elle a par ailleurs déploré "le manque de volonté politique d'arrêter de se servir des PNC (personnels navigants commerciaux) comme variable d'ajustement".
"Nous serons là le 24 août car nous sommes loin d'être les jusqu'au-boutistes décrits par la direction", a-t-elle conclu en rappelant qu'en 2012, "les PNC avaient négocié un accord de réduction des coûts de 20% sans un seul jour de grève".
Pour Jean-Marc Quattrochi de l'Unac, "la direction repousse la butée en février au lieu d'octobre et précise les points de négociations à venir", mais "toutes ces annonces sont précisément celles de l'entrée en négociation en avril dernier".
"On est dans l'irrationnel car il y a toujours eu de la place pour la négociation. La direction a réaffirmé ce qu'elle était prête à faire dès le départ. C'est notre devoir d'aller jusqu'au bout, ça ne veut pas dire qu'on ne fera pas grève mais on jugera à la fin seulement", a-t-il ajouté.
A l'issue d'une semaine de grève des personnels navigants et commerciaux (PNC), qui aura coûté environ 90 millions d'euros à la compagnie, la direction d'Air France a annoncé la prolongation de l'accord d'entreprise en vigueur, qui arrive normalement à terme fin octobre, jusqu'en février 2017.
Air France a également proposé de reprendre à partir du 24 août une double négociation afin de "répondre à l'attente de stabilité à long terme de certaines règles" et "dépasser" les blocages rencontrés dans les négociations menées depuis la mi-avril.
Cette double négociation porterait à la fois sur "un accord collectif à durée indéterminée" concernant les carrières et certaines règles de rémunération, ainsi que sur "les autres règles" qui continueraient à relever d'un accord à durée déterminée.
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