Selon le Pentagone, les Etats-Unis ont mené sept frappes jusqu'à présent: cinq lundi et deux mardi, assurant que des combattants de l'EI avaient été tués, sans en préciser le nombre.
Les avions de combat américains avaient lancé lundi leurs premiers raids contre des positions de l'EI à Syrte à la demande du gouvernement d'union nationale (GNA) dont les forces peinent à reconquérir cette ville tombée aux mains des jihadistes en juin 2015 et située à 450 km à l'est de la capitale Tripoli.
"Des raids des avions de chasse de l'appui international à l'opération (du GNA) ont détruit une plateforme de lance-roquettes de l'EI et un bulldozer mardi à Syrte", ont indiqué de leur côté les forces pro-GNA dans un communiqué.
Les Etats-Unis, qui frappent l'EI en Irak et en Syrie depuis 2014, ont maintes fois affirmé leur volonté de "détruire" ce groupe responsable d'atrocités dans les zones sous son contrôle et d'attentats meurtriers notamment en Occident.
Le président américain Barack Obama a jugé mardi que les frappes américaines relevaient de la "sécurité nationale" de son pays et de ses alliés européens.
Ces derniers mois, Washington avait mené des frappes ciblées contre l'EI ailleurs en Libye, tuant notamment en novembre 2015 à Derna (est) un jihadiste présenté comme "le plus haut responsable de l'EI en Libye".
- 'Violations de l'espace aérien' -
Les combats se sont déroulés mardi dans un secteur situé entre le quartier al-Dollar et le centre de conférence de Ouagadougou, quartier général de l'EI à Syrte, a-t-elle ajouté.
Les forces pro-GNA "ont besoin d’appui aérien car même si elles disposent d’une force aérienne, elle n’est pas comparable au soutien que peuvent leur fournir les Etats-Unis (...) montrer que l’on a un soutien externe, ça compte en Libye", assure Mattia Toaldo, du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations.
Sans critiquer directement les frappes américaines, le ministère russe des Affaires étrangères a appelé à agir "en stricte conformité avec le droit international".
La France a elle réaffirmé son "plein soutien" au GNA, une semaine après que le Premier ministre désigné du gouvernement d'union Fayez al-Sarraj a réclamé à Paris des "explications officielles" sur la présence militaire française en Libye, révélée mi-juillet après la mort de trois de ses militaires dans un accident d'hélicoptère dans l'est du pays.
Le Parlement libyen, qui n'a jamais voté la confiance au GNA, a en revanche jugé que les frappes américaines étaient des "violations de l'espace aérien" libyen et a convoqué à Tobrouk (est) - où il est basé - l'ambassadeur américain, selon l'agence de presse qui lui est proche.
A la faveur d'une offensive lancée le 12 mai pour reprendre Syrte, les forces du GNA sont entrées le 9 juin dans la cité et assiègent depuis les jihadistes. Elles ont toutefois été ralenties par les contre-attaques de l'EI.
- Attentat à Benghazi -
En près de trois mois, plus de 300 membres des pro-GNA ont été tués et 1.500 blessés, selon des sources médicales à Misrata (200 km à l'est de Tripoli), siège du commandement de l'offensive pour la reprise de Syrte.
Les Etats-Unis ont indiqué que les raids contre l'EI à Syrte se poursuivraient, mais M. Sarraj a souligné qu'ils seraient "limités dans le temps" et "ne dépasseraient pas Syrte et sa banlieue".
M. Sarraj, en admettant avoir demandé l'aide américaine, a néanmoins souligné "qu'il n'y aura aucune présence étrangère sur le sol libyen".
La maison Blanche a confirmé que cette aide "se limitera aux frappes et au partage de renseignements".
Selon un responsable du centre de commandement des opérations à Syrte, les frappes américaines ont été menées aux termes "d'un accord écrit" entre Washington et le GNA qui a insisté sur la nécessité d’être "informé préalablement des raids".
Profitant du chaos en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, l'EI s'y est implanté et s'est emparé de Syrte en juin 2015. Deux gouvernements se disputent le pouvoir dans le pays livré aux milices, le GNA installé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale et un cabinet parallèle basé dans l'Est.
Mardi soir, 15 membres des forces loyales à ce gouvernement parallèle non reconnu par la communauté internationale ont été tués dans un attentat suicide à Benghazi, situé à 1.000 km à l'est de Tripoli, selon des sources militaires.
Selon l'une de ces sources, l'attentat a été revendiqué par "le Conseil de la Choura des révolutionnaires", une coalition de milices islamistes, dont fait partie Ansar Asharia, groupe proche d'Al-Qaïda.
Depuis plus de deux ans, Benghazi, deuxième ville de Libye, est le théâtre d'affrontements quotidiens entre les forces du général Khalifa Haftar, chef proclamé de l'armée libyenne (ANL) mais qui ne dépend pas du GNA, et des groupes qui lui sont opposés comme le Conseil de la Choura des révolutionnaires.
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