L'affirmation est venue de Moscou mardi matin. Vladimir Morozov et Nikita Lobintsev, deux nageurs exclus par la Fédération internationale de natation (Fina), ont été autorisés à participer aux Jeux, ont clamé leurs représentants dans les médias russes.
Problème: ni le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne (Suisse), actuellement délocalisé à Rio et saisi de l'appel des deux nageurs, ni la Fina, n'avaient confirmé cette information mardi.
Une validation de cette annonce serait un coup de tonnerre. Ce serait la première victoire du camp russe depuis la publication du rapport McLaren du 18 juillet, qui a dévoilé les rouages du système de dopage d'Etat mis en place en Russie. Elle pourrait appeler d'autres succès puisque 30 sportifs (rameurs, haltérophiles, céiste,...) au total ont fait appel devant le TAS à titre individuel ou collectif.
Le président du Comité olympique russe (ROC) Alexandre Joukov a de nouveau dénoncé mardi, devant la session du CIO, une "discrimination" contre les sportifs russes, "suspendus sans justification ni preuve, juste parce qu'ils sont mentionnés dans le rapport McLaren".
- 'La mort et la destruction' -
Comme attendu, la question des athlètes russes, et par ricochet le dopage, a monopolisé ces premiers débats de la session du CIO mardi matin, avec un nouvel appel du président du mouvement olympique, Thomas Bach, à "une révision totale du système de lutte antidopage".
Le CIO souhaite "un système de lutte antidopage plus robuste et plus efficace, offrant plus de transparence", a insisté M. Bach, lançant une nouvelle pierre dans le jardin de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Dans son intervention, M. Bach s'est également défendu de toute mollesse face à la Russie: "Certains ont appelé à une exclusion totale de l'équipe olympique russe", a rappelé le patron du mouvement olympique, "une option qualifiée par certains +d'option nucléaire+".
"Mais le résultat (de l'option nucléaire) est la mort et la destruction. Ce n'est pas la mission du mouvement olympique", a-t-il insisté.
A la suite du rapport McLaren, plutôt qu'une exclusion globale de toute la délégation russe, le CIO avait choisi le 24 juillet de déléguer aux diverses Fédérations internationales le soin de trier parmi les sportifs russes.
-'Il y a toujours eu des dopés' -
A soixante-douze heures de la cérémonie d'ouverture, vendredi soir dans le stade de Maracana, un panel de trois membres du CIO planche sur ces listes des sportifs russes repêchés, pour éventuellement l'amender encore, au cas où certaines fédérations auraient fait preuve de laxisme.
De fait, toutes n'ont pas agi comme l'IAAF (athlétisme), qui a exclu 67 des 68 athlètes russes engagés, dont la tsarine de la perche Yelena Isinbayeva, l'haltérophilie, qui a éliminé les huit leveurs de fonte russes, ou l'aviron, qui a exclu 22 des 28 rameurs russes.
Certaines, comme la boxe ou la gymnastique, n'avaient toujours pas fait connaître leur décision mardi matin.
Le lanceur d'alerte russe Vitali Stepanov reste lui sceptique sur la procédure engagée par le CIO, avec les Fédérations internationales. "Il y a toujours eu des athlètes dopés, à tous les JO, (et) il n'y a pas de raison que cela soit différent à Rio", a-t-il une nouvelle fois dénoncé mardi au journal français L'Equipe mardi.
Ancien contrôleur de l'agence antidopage russe, Stepanov est à l'origine des révélations sur le dopage dans l'athlétisme russe, avec son épouse, l'athlète Yuliya Stepanova, interdite de participer aux JO par le CIO en raison d'un contrôle positif remontant à 2013.
Cette sanction "signifie que le CIO ne veut pas des gens qui disent la vérité", a accusé Stepanov.
- Karaté, surf et skate -
Lors de la session du CIO, qui se terminera jeudi, les discussions rouleront également sur d'autres sujets d'inquiétude. Et notamment sur le Village olympique, qui a reçu lundi la visite de Thomas Bach, après les nombreux problèmes de plomberie ou de vols dénoncés par plusieurs délégations.
Après les nombreux retards et malfaçons sur les divers chantiers olympiques, sans compter la pollution chronique de la baie de Guanabara, qui va accueillir la voile, certains sports craignaient le pire.
"Nous avons été très inquiets durant une longue période" à cause des retards pris au vélodrome, a admis lundi soir auprès de l'AFP le président de l'Union cycliste internationale (UCI) Brian Cookson.
Mais ces inquiétudes seraient dissipées: "Tout le monde a travaillé très dur (et) le vélodrome va être fantastique".
Lors de leur session, la centaine de membres du CIO devrait par ailleurs avaliser l'entrée de cinq nouvelles disciplines pour les prochains JO d'été, en 2020 à Tokyo: escalade, karaté, surf, skateboard et baseball/softball.
Egalement au programme, la présentation de l'inédite équipe de réfugiés, forte d'une dizaine d'athlètes, qui prendra part aux Jeux de Rio.
Eux comme les autres athlètes piaffent d'impatience avant de se jeter dans la course aux médailles. Dans le sillage des footballeuses, les premières à entrer dans la danse dès mercredi.
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