Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), il s'agit de la plus importante offensive menée par les rebelles d'Alep depuis celle en 2012 qui leur avait permis de conquérir la moitié de la ville et de faire vaciller le régime de Bachar al-Assad.
L'objectif est de tenter d'ouvrir une nouvelle route d'approvisionnement vers leurs quartiers et d'empêcher le régime de s'emparer de la totalité de la métropole septentrionale, enjeu majeur du conflit très complexe qui ravage la Syrie depuis 2011.
Alep est divisée depuis 2012 entre quartiers ouest aux mains du régime et quartiers est contrôlés par les rebelles et totalement assiégés par l'armée depuis le 17 juillet.
Dans cette bataille, l'armée est aidée par l'aviation russe et au sol par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais, selon l'OSDH. Les rebelles sont soutenus par le groupe jihadiste Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra qui a coupé ses liens avec Al-Qaïda).
"Les frappes russes intenses n'ont pas arrêté toute la nuit (de lundi à mardi)" au sud-ouest d'Alep où se concentrent les combats, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"Cela a ralenti la contre-offensive et permis au régime de reprendre cinq des huit positions conquises par les rebelles", a-t-il ajouté. "Les insurgés avaient avancé mais n'arrivent à pas à consolider leurs positions".
- Bataille de la 'dernière chance' -
Les combats, d'une violence inouïe ont fait au moins "50 morts" du côté des rebelles et jihadistes et "des dizaines de morts" du côté du régime, depuis le début de l'offensive dimanche, a précisé l'ONG. Une trentaine de civils dans la zone gouvernementale d'Alep ont été tués lundi par des tirs rebelles.
L'objectif premier de l'assaut est de s'emparer du quartier gouvernemental de Ramoussa -situé à la périphérie sud-ouest d'Alep- dont le contrôle permettrait aux rebelles d'ouvrir un nouvel axe de ravitaillement vers leurs quartiers.
C'est aussi à travers Ramoussa que transite le ravitaillement de l'armée et des civils dans la partie ouest d'Alep, qui seraient privés de provisions en cas de capture de ce district par les insurgés.
Selon une source militaire syrienne, quelque 5.000 combattants prorégime sont engagés dans la bataille pour Alep.
"C'est une bataille de la dernière chance pour les rebelles. S'ils la perdent, il leur sera difficile de se lancer dans une nouvelle offensive pour briser le siège", a souligné M. Abdel Rahmane.
"Pour le régime aussi, c'est une question de vie ou de mort. Cela fait des mois qu'il prépare cette bataille et ce sera un coup dur pour ses troupes s'il la perd", a-t-il ajouté.
- Des familles sorties d'Alep -
Par ailleurs, les médias officiels ont rapporté mardi que "des dizaines de familles" étaient sorties des quartiers rebelles assiégés d'Alep à travers les "couloirs humanitaires" ouverts depuis jeudi par le régime.
Le weekend dernier, ils avaient déjà donné la sortie de plusieurs familles et la reddition de quelques rebelles mais des habitants et des insurgés avaient démenti et dénoncé des "mensonges".
Plus de 280.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011 qui s'est complexifié avec l'intervention militaire de puissances régionales et internationales comme la Russie au côté du régime, et avec la montée en puissance de groupes jihadistes, notamment l'organisation Etat islamique (EI).
Lundi, Moscou a reçu un coup dur avec la mort de cinq de ses soldats dans la chute de leur hélicoptère abattu dans le nord-ouest de la Syrie dans l'attaque la plus sanglante contre les militaires russes depuis le début de leur intervention en septembre 2015.
Aucun groupe n'a revendiqué le crash de l'appareil tombé dans la province d'Idleb dominée par le Front Fateh al-Cham et ses alliés rebelles.
Cette attaque porte à 18 le nombre de militaires russes tués en Syrie.
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