Les syndicats de personnels navigants commerciaux (PNC) qui avaient appelé à la grève doivent décider d'ici la fin de la semaine de la suite à donner à leur mouvement et n'excluent pas de déposer un nouveau préavis, ont-ils indiqué lundi à l'AFP, estimant que "la direction a fait le choix de la rupture du dialogue social".
Mardi, la compagnie aérienne compte notamment faire voler 100% de ses vols long-courriers, sans limitation de capacité et près de 90% de ses vols intérieurs. 85% des vols moyen-courriers devraient également être maintenus de et vers Paris-CDG. Elle estime que le taux de personnels navigants commerciaux grévistes tombera à 25% contre 32% prévus pour lundi.
Lundi, une cinquantaine de vols ont été ou devaient être annulés au départ de Roissy et autant à l'arrivée, tandis qu'à Orly, 21 vols étaient annulés à l'arrivée et 25 au départ, a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire.
Lundi après-midi, une poignée de voyageurs impactés faisait la queue aux guichets Air France du terminal 2F de Roissy. Danielle, une retraitée de retour de Hong Kong, doit se rendre à Marseille. Elle n'était "pas du tout au courant", a-t-elle expliqué à l'AFP, espérant pouvoir se rabattre sur un billet de TGV.
Elisabetta, trentenaire italienne qui vit a Paris, devait décoller lundi pour la Sardaigne via Milan, et s'est vu proposer un billet pour mercredi matin. Elle garde le sourire mais explique qu'elle a dû se déplacer car le numéro d'Air France ne répondait pas. "Je fais la queue pour voir s'il est possible d'obtenir un dédommagement, je n'espère plus avoir un vol plus tôt", dit-elle.
Au guichet, la compagnie recherche des billets de train, organise le réacheminement, propose des nuitées à l'hôtel. "On ne laisse personne par terre, personne ne dort a l'aéroport", assure un salarié.
La grève des hôtesses et stewards d'Air France coûtera "des dizaines de millions d'euros" à l'entreprise, a affirmé lundi sur France Inter Frédéric Gagey, PDG de la compagnie aérienne.
"Ce mouvement a notamment comme impact de toucher négativement les résultats économiques", a-t-il ajouté, en confirmant cependant que l'entreprise "devrait rester avec un résultat d'exploitation positif en 2016".
- "La direction gaspille" -
"A un moment où les résultats s'améliorent, la direction les gaspille dans un conflit social avec les salariés qui ont déjà fait un effort porté à 20% de gains de productivité", regrette Christophe Pillet du SNPNC-FO, à l'origine de l'appel à la grève avec l'Unsa-PNC (46% de représentativité à eux deux, ndlr).
Eric Faliu, 40 ans, steward chez Air France depuis 19 ans, explique à l'AFP être en grève pour refuser "un nivellement par le bas" et "des conditions de travail de plus en plus dégradées", dans un contexte exacerbé par "la concurrence".
Il énumère "40% de travail en heures de nuit avec des équipages réduits", "des décalages horaires", "jusqu'à 18 heures" de vol d'affilée avec "un temps de repos en escale ou à Paris de 24 heures au lieu de 36 ou 48 heures auparavant", une vie de famille "structurée autour des jours on (17) et off (13)" pour un salaire compris entre 1.300 euros en tant que débutant et 3.500 euros au bout de 35 ans de carrière, gelé depuis 2011.
Le PDG d'Air France a assuré que le dialogue n'était "pas rompu" avec les syndicats, sans pour autant faire état de nouvelles propositions ou rendez-vous salarial.
Le SNPNC-FO et l'UNSA-PNC protestent contre le renouvellement pour 17 mois de l'accord d'entreprise fixant leurs règles de travail, de rémunération et d'avancement, qui prendra fin le 31 octobre. Ils jugent cette durée insuffisante, tout comme les mesures proposées par la direction concernant notamment la réduction de la composition des équipages.
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