Dans cet appel intitulé "Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités", une quarantaine de personnalités -dont le philosophe Abdennour Bidar, l'essayiste Hakim El Karoui et la sénatrice PS Bariza Khiari- se disent "concernés par l'impuissance de l'organisation actuelle de l'islam de France, qui n'a aucune prise sur les événements".
Le texte débute par une énumération de plusieurs récentes attaques jihadistes en France: "Après l'assassinat de caricaturistes, après l'assassinat de jeunes écoutant de la musique, après l'assassinat d'un couple de policiers, après l'assassinat d'enfants, de femmes et d'hommes assistant à la célébration de la fête nationale, aujourd'hui l'assassinat d'un prêtre célébrant la messe..." Il n'évoque pas les victimes de Mohamed Merah à Toulouse et Montauban en 2012, ni celles de l'Hyper Cacher en janvier 2015.
Dans un communiqué, le Crif "note avec inquiétude" cet "oubli lourd de sens", qui constitue selon lui "un affront à la mémoire des huit victimes de ces deux attentats, qui ont été ciblées par le terrorisme parce que Juifs".
Fustigeant la "mémoire sélective" des signataires de la tribune, le Crif estime que cela "empêche surtout de comprendre toutes les dimensions du terrorisme islamiste auxquelles la France est aujourd'hui confrontée" et demande à ses auteurs d'"apporter? ?la clarification ?nécessaire sous peine d'entacher l'utilité de leur démar?che".
L'UEJF "s'alarme de l'effacement du problème de l'antisémitisme" dans l'appel.
"Si je ne doute pas des bonnes intentions des auteurs de cet appel, je ne m'explique pas leur indifférence face à l'antisémitisme, qui est pourtant une composante essentielle de l'islamisme radical", affirme le président de l'UEJF, Sacha Reingewirtz, dans un communiqué.
Interrogé lundi matin sur Europe 1, Amine Benyamina, l'un des signataires, s'est défendu devant ce "faux procès": "ça a été l'effet Charlie mais ça a pas été précisé (...), ils (les auteurs de la tribune, ndlr) ne sont absolument pas attaquables, ils sont au-dessus de tout soupçon de choix des victimes".
"Nous, Français et musulmans tenons à dire avec la plus grande clarté que nous ne faisons aucune différence entre les victimes du terrorisme aveugle qui frappe notre nation depuis de nombreux mois", a expliqué pour sa part Bariza Khiari sur son mur Facebook.
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