"Nous ne pouvons gagner cette guerre que si nous restons ensemble confiants, unis et soudés", a exhorté le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve devant un parterre de forces de l'ordre chargées de contrôler ce pittoresque bourg de Gascogne, qui devient la capitale du jazz mondial le temps d'un festival.
S'il a admis qu'"il n'est pas de solution miracle" pour garantir "le risque zéro", le ministre a insisté sur la nécessité d'assurer "une présence physique sur le lieu même des manifestations pour pouvoir intervenir très vite s'il devait y avoir un incident et à fortiori une tuerie de masse".
Saluant les hommes en treillis et les gendarmes à cheval, M. Cazeneuve a cheminé dans les rues de Marciac entre les blocs de béton installés pour bloquer l'accès des poids lourds et empêcher un attentat similaire à celui du 14 juillet à Nice. Mais il a souligné combien "la menace au plan national et au plan européen (..) prend des formes inédites et protéiformes qu'il est difficile parfois d'anticiper".
Le préfet du Gers a interdit le survol de Marciac par les drones pendant toute la durée du festival, du 29 juillet au 15 août. Il a insisté, dans son décret, sur "la présence d'un nombre très important de personnes" pour la 39e édition de cette manifestation, qui, avec 850 bénévoles, attend entre 225.000 et 250.000 visiteurs sur un peu plus de deux semaines.
"Toutes les dispositions conservatoires ont été prises pour assurer la sécurité de tous", a déclaré à l'AFP le maire de Marciac, Jean-Louis Guilhaumon, homme-orchestre du festival.
Le président-fondateur de l'événement musical évoque des "dispositions spécifiques" prises après l'attentat de Nice, avec une "présence soutenue" des forces de l'ordre pour "protéger l'approche de Marciac, la place principale, le chapiteau et ses annexes au sein d'une enceinte complètement sécurisée".
Aux côtés de renforts de gendarmerie et de la réserve Sentinelle décidée par le chef de l'Etat pour toutes les manifestations d'ampleur, des vigiles sont chargés de la fouille et de la détection d'objets illicites.
Mais avant tout, la ministre de la Culture Audrey Azoulay s'est félicitée que Jazz in Marciac, comme d'autres festivals, ait été maintenu malgré les attentats car "c'est un projet qui nous réunit dans la résistance".
- Exclusif: Ahmad Jamal! -
Comme chaque année depuis 1978, Marciac peut faire résonner cuivres et cymbales: son rendez-vous estival réunit le gratin de la planète jazz.
La plupart des grands noms du jazz mondial s'y sont produits: Bill Coleman, Lionel Hampton, Dizzy Gillespie, Stan Getz, Keith Jarrett... et cette année, un habitué de Marciac, l'octogénaire américain Ahmad Jamal, monstre sacré qui avait décidé de se retirer, y viendra en exclusivité mondiale le 4 août.
Jamal, l'un des derniers pianistes vivants avec Randy Weston à avoir vécu la révolution du jazz dans les années 1950, sortira ainsi à 86 ans de sa semi-retraite pour se produire dans le village gersois pour la onzième fois en 25 ans.
Jazz in Marciac ou "JIM", comme on le surnomme, fait comme toujours la part belle au jazz vocal.
La Canadienne Diana Krall devait faire résonner son timbre chaud à la soirée d'ouverture vendredi, avant la rencontre samedi entre le chanteur "M" et le pianiste israélien Yaron Herman.
Aux côtés de jeunes talents réunis au festival "off", l'emblématique Dianne Reeves reviendra pour la dixième fois le 9 août, après le trompettiste Ibrahim Maalouf (1/8), Lisa Simone, la fille de Nina Simone (3/8), le groove du bassiste Kyle Eastwood, fils du cinéaste Clint Eastwood (5/8), ou encore Hugh Coltman pour un hommage à Nat King Cole (13/8).
Le 15 août, Earth, Wind and Fire clôturera aux sons du funk et du disco l'un des plus grands festivals du genre, créé il y a près de 40 ans par une poignée d'amateurs.
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