En ouvrant ces corridors, le régime tente de vider ces quartiers des quelque 250.00 habitants pour reprendre plus facilement ces secteurs aux mains des rebelles depuis 2012 et contrôler ainsi totalement la deuxième ville du pays en guerre.
Depuis l'annonce par la Russie, alliée du régime dans le conflit, de l'ouverture jeudi des couloirs, "une douzaine de personnes ont pu sortir via l'un des corridors à partir du quartier Boustane al-Qasr", a indiqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.
"Mais les groupes rebelles ont ensuite renforcé les mesures de contrôle vers ces corridors empêchant les habitants de s'y approcher", a-t-il ajouté.
Concrètement, les couloirs sont fermés du côté rebelle mais ouverts de l'autre côté, c'est-à-dire dans les régions sous contrôle du régime, a précisé l'ONG.
Malgré ce geste présenté comme humanitaire, les Russes, qui aident militairement le régime, et l'armée syrienne ont continué de bombarder les quartiers rebelles vendredi avant l'aube, selon l'OSDH.
Enjeu majeur du conflit déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, Alep est divisée depuis 2012 en quartiers tenus par le régime à l'ouest et secteurs contrôlés par les insurgés à l'est.
A coups de barils d'explosifs et de raids aériens intensifs qui ont fait des centaines de morts et laissé en ruines les quartiers rebelles dans l'est d'Alep, les troupes du président Assad cherchent depuis des mois à reconquérir ce secteur assiégé depuis le 17 juillet.
L'aviation russe a participé aux bombardements des secteurs rebelles d'Alep.
Constatant "une situation difficile", le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé jeudi une "opération humanitaire de grande ampleur" à Alep avec la création de trois couloirs pour "les civils pris en otage par les terroristes et pour les combattants souhaitant déposer les armes".
Un quatrième doit être ouvert, dans le nord, sur la route du Castello, afin de permettre "le passage en sécurité des combattants armés", a-t-il ajouté.
Plusieurs hommes interrogés par l'AFP ont dit craindre que le régime ne les mettent en prison une fois sortis des secteurs rebelles.
La tactique du siège a été utilisée par le régime pour soumettre la rébellion dans d'autres régions du pays.
Selon des analystes, une perte d'Alep pourrait signifier le début de la fin pour la rébellion et représenter un tournant dans la guerre qui a fait plus de 280.000 morts.
S'ils perdent Alep, les rebelles n'auront plus comme véritable fief que la province de Damas, notamment la Ghouta orientale, et quelques régions du sud du pays morcelé. Les autres zones sont soit aux mains du régime soit contrôlées par les jihadistes.
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