Le chef argentin de l'Eglise catholique conduira des prières pour les quelque 1,1 million de victimes, en grande majorité des Juifs européens. Il a annoncé qu'il allait se recueillir en silence et laisser couler ses larmes, et a renoncé à prononcer une allocution.
Dès le début de son pèlerinage en Pologne, François a averti que le monde était entré dans une troisième guerre mondiale "fragmentée", rappelant les deux précédentes.
Il passera sous le célèbre portail orné de l'inscription "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre") et rencontrera au Musée d'Auschwitz douze survivants du camp, dont une dame âgée de 101 ans.
Le pape ira ensuite prier dans la cellule de la mort du saint polonais Maximilian Kolbe, un prêtre qui a offert sa vie pour sauver celle d'un père de famille.
- Psaume en hébreu -
Sa visite coincide avec le 75e anniversaire de la condamnation à mort de Kolbe.
Le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich a salué l'intention du souverain pontife de rester silencieux lors de son passage au camp.
"Souvent les gens vont à Auschwitz... et se taisent (à propos de l'Holocauste) pendant le restant de leurs jours".
"Or, quand nous quittons Birkenau, nous devrions passer le reste de notre vie en criant, en hurlant et en luttant contre toutes sortes d'injustices", a dit M. Schudrich jeudi.
Le grand rabbin avait déjà déclaré le 15 juillet: "Il faut rester silencieux sur place, pour ensuite lancer au monde un cri très fort sur ce qu'on a vu".
Le pape allumera un cierge au pied du Mur de la mort, où les nazis procédaient à des exécutions sommaires massives.
Puis il se déplacera à bord d'une voiture électrique le long des rails posés par les nazis pour permettre aux trains remplis de déportés d'aller directement vers Birkenau, ses chambres à gaz et ses crématoriums.
Quelque 25 catholiques polonais qui avaient risqué leur vie pour aider des Juifs sous l'occupation, nommés "Justes parmi les nations du monde" par l'institut israélien Yad Vashem, évoqueront ensuite leur expérience avec le pape.
Certains aspects de l'Holocauste demeurent un sujet difficile en Pologne, où des cas d'assassinat ou de dénonciation de Juifs par des Polonais ont été révélés relativement récemment.
Au mémorial de Birkenau, le psaume 130 sera chanté par le rabbin Schudrich en hébreu, puis lu en polonais par un prêtre venant d'une ville où une famille catholique entière avait été exterminée pour avoir accueilli et caché des Juifs.
Plus de cent mille prisonniers non juifs, Polonais, Roms et prisonniers de guerre soviétiques ont également péri à Auschwitz-Birkenau. L'Armée rouge a libéré le camp en 1945.
Deux papes, l'un polonais et l'autre allemand, ont visité Auschwitz avant François: Jean Paul II en 1979 et Benoît XVI en 2006.
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