- Abdel Malik Petitjean fiché "S" pour avoir voulu gagner la Syrie -
Le Savoyard de 19 ans, né dans les Vosges, a été formellement identifié comme l'un des deux auteurs de l'assassinat du prêtre mardi grâce à des prélèvements ADN sur sa mère. Le jeune homme, sans casier judiciaire, était connu depuis peu des services antiterroristes, soupçonné d'avoir voulu se rendre en Syrie.
Il était parti en Turquie le 10 juin mais était revenu en France dès le lendemain alors qu'il n'avait pas encore été signalé par Ankara aux services français, selon des sources proches de l'enquête. "Fin juin", un signalement avait été fait par la Turquie et, le 29, une fiche "S" émise à son encontre, ont précisé ces sources.
Petitjean ressemble en outre fortement à un homme suspecté de préparer une attaque en France, dont la photo avait été diffusée le 22 juillet à plusieurs services de police et de gendarmerie. Mais en l'absence d'identité, de cible, de date ou de modus operandi pour ce projet d'attentat, les enquêteurs ne savent alors pas de qui il s'agit.
Le 24 juillet, au cours d'une perquisition administrative chez un homme, également fiché "S" et placé depuis en garde à vue, ils trouvent une vidéo dans un téléphone dans laquelle une personne, ressemblant fortement à Petitjean, prête allégeance à l'EI.
Les recherches resteront vaines: deux jours plus tard, Petitjean est abattu par les forces de l'ordre à la sortie de l'église après la prise d'otages et l'assassinat du prêtre.
Sa carte d'identité est retrouvée au domicile de l'autre tueur, Adel Kermiche, un élément essentiel qui met les enquêteurs rapidement sur sa piste.
Trois personnes dans l'entourage familial de Petitjean, interpellées mercredi, étaient toujours en garde à vue jeudi à la mi-journée. Rien ne dit à ce stade qu'elles auraient pu avoir un lien avec l'attaque. Plusieurs perquisitions ont eu lieu, notamment chez sa mère à Aix-les-Bains (Savoie).
- Adel Kermiche, "une bombe à retardement", libéré en mars -
Kermiche, 19 ans, qui souffrait de troubles du comportement et était obsédé par la Syrie, a été décrit comme "une bombe à retardement" par plusieurs témoins.
Jamais condamné, il avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dès mars 2015 pour avoir tenté de rejoindre les terres du jihad. Après une seconde tentative en mai 2015, il avait été incarcéré, période au cours de laquelle il se serait encore davantage radicalisé, avant d'être libéré en mars 2016, contre l'avis du parquet, et assigné à résidence sous surveillance électronique.
Les enquêteurs continuent de faire parler les téléphones et ordinateurs saisis aux domiciles des deux tueurs, qui vivaient à 700 kilomètres l'un de l'autre, pour comprendre comment ils se sont rencontrés. Seule certitude à ce stade, Petitjean est passé au domicile de Kermiche la veille de l'attentat, selon une source proche du dossier.
- Des complicités? -
L'EI a revendiqué l'attentat et diffusé une vidéo où les deux hommes prêtent allégeance à son chef, Abou Bakr al-Baghdadi.
Ont-il été directement mandatés depuis la Syrie? Le frère d'un mineur de 16 ans, actuellement en garde à vue, intéresse particulièrement les enquêteurs. Ce jeune de 19 ans, proche d'Adel Kermiche, est sous le coup d'un mandat d'arrêt pour être parti dans la zone irako-syrienne en mars 2015 avec les papiers d'identité de son ami. A-t-il pu jouer un rôle depuis la Syrie?
Les investigations ont démontré que des "proches de Kermiche et de Petitjean ont tenté de partir dans ce pays ou sont déjà sur zone", relève une source proche de l'enquête.
Plusieurs jihadistes sont originaires de Normandie, notamment Maxime Hauchard, un converti à l'islam identifié comme l'un des bourreaux de l'EI. Aucun lien n'a été établi à ce stade entre ce Normand et les auteurs de l'attaque.
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