Les 37% de grévistes recensés par Air France protestent contre le renouvellement pour 17 mois de l'accord d'entreprise fixant notamment les règles de travail, de rémunération et de carrière des personnels navigants commerciaux (PNC).
La compagnie anticipe le maintien de 92% des vols long-courriers, 90% des vols intérieurs et plus de 80% des moyen-courriers à Roissy Charles-de-Gaulle. Des annulations ou retards de dernière minute sont possibles.
"Les vols Air France opérés par un avion d'une autre compagnie, dont HOP!, KLM et Delta, ne sont pas concernés" par le mouvement, a-t-elle précisé, sans mentionner la filiale low cost Transavia.
Cinq syndicats appellent à la grève du 27 juillet au 2 août : le SNPNC-FO et l'Unsa-PNC, qui revendiquent ensemble 45% des voix PNC, ainsi que les organisations non représentatives SNGAF, CFTC et Sud.
L'accord collectif s'appliquant aux plus de 13.000 PNC d'Air France arrive à échéance fin octobre. Si les négociations débutées au printemps venaient à échouer de manière définitive, la direction pourrait appliquer un texte unilatéralement, avec la règlementation internationale pour seule contrainte.
Pour obtenir la levée des préavis de grève, la direction a proposé début juillet de reconduire jusqu'en mars 2018 l'accord existant, "avec certaines modifications mineures", selon elle.
Les syndicats ont refusé, réclamant une durée de cinq ans ou, à défaut, un accord à durée indéterminée comme les autres catégories du personnel.
- Période cruciale -
"On ne se met pas en grève dans une telle période, au risque de compromettre le redressement d'Air France", a regretté dimanche le président d'Air France, Frédéric Gagey, dans les colonnes du Parisien.
La compagnie tricolore a renoué avec les bénéfices en 2015, une première "depuis six ans" selon son PDG, qui craint de voir les comptes revenir dans le rouge.
En juin, une grève de quatre jours des pilotes a coûté environ 40 millions d'euros à Air France, contrainte d'annuler 20% de ses vols en moyenne.
Or, le mouvement social des hôtesses et stewards est prévu pour durer plus longtemps (7 jours) et intervient en plein chassé-croisé estival, une période cruciale pour le chiffre d'affaires.
L'été dernier, Air France a transporté chaque jour 140.000 passagers en moyenne.
Les syndicats rejettent la responsabilité de la grève sur une direction coupable, à leurs yeux, d'"obstination" sur la question de la durée de l'accord, au coeur du conflit.
En acceptant un texte de 17 mois, ils redoutent que l'entreprise n'utilise "le moindre retournement de tendance" pour reprendre les négociations, dans quelques mois, avec des exigences beaucoup plus élevées.
Le président Gagey n'a pas apaisé leur crainte en soulignant dimanche le besoin, pour Air France, de "garder une certaine souplesse" dans le domaine ultra concurrentiel de l'aérien "soumis à des aléas, notamment économiques".
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