Fin mai, le nombre de demandeurs d'emplois sans activité s'établissait à 3,52 millions de personnes en métropole, soit 9.200 de plus (+0,3%) qu'en avril. Une dégradation venue ternir les deux mois consécutifs de baisse enregistrés auparavant - dont une très forte en mars (-60.000 chômeurs) - ce qui constituait une série inédite depuis début 2011.
Le ministère du Travail a attribué en partie cette hausse mensuelle aux mouvements de grève du printemps contre le projet de loi travail, ainsi qu'aux inondations. En soulignant que ces chiffres, bien que jouant au yo-yo, connaissent une tendance significative à la baisse sur trois mois (-2,0%) comme sur un an (-1,0%).
Le mois de juin viendra-t-il confirmer cette amélioration? Le "verdict" est d'autant plus attendu par le gouvernement qu'il tombe juste après l'adoption définitive, sans vote, du très controversé projet de loi travail au Parlement, pour lequel Manuel Valls a dû utiliser trois fois l'article 49-3 de la Constitution au terme de débats acharnés et d'une contestation dans la rue exceptionnellement longue.
De cette dernière grande réforme sociale du quinquennat, l'exécutif espère une meilleure adaptation des entreprises à l'environnement économique et une souplesse plus favorable à l'embauche en CDI.
- Baisse prévue d'ici à fin 2016 -
Mais il n'en escompte pas de réel impact à court terme, du moins pas avant la présidentielle, alors que François Hollande a conditionné sa candidature à un second mandat en 2017 à une baisse "crédible" du chômage en 2016.
"Nous aurons une inversion de la courbe du chômage", a assuré le chef de l'Etat le 14 juillet, tout en reconnaissant que cet indicateur "restera encore trop élevé".
Le 29 juin, dans Les Echos, M. Hollande avait de nouveau affirmé que la reprise était bien là, misant, comme le prévoit l'Insee, sur une croissance supérieure à 1,6% et la création d'au moins 200.000 emplois en 2016.
Plusieurs signaux sont en effet passés au vert ces derniers temps, confortant le "ça va mieux" du président. Après trois années de destruction, les créations d'emplois sont reparties (40.400 nouveaux postes crées au premier trimestre 2016). Sur un an, l'emploi marchand est en très nette hausse, avec 159.600 postes créés, soit la plus forte augmentation depuis la crise de 2008.
Cette progression devrait favoriser le recul du chômage, selon l'Insee, qui prévoit une baisse de 0,4 point de son taux d'ici à fin 2016, pour s'établir à 9,5% de la population active en métropole, contre 9,9% au premier trimestre.
Ce recul anticipé découlerait toutefois aussi en partie du plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi, dont les bénéficiaires ne seront plus comptabilisés comme chômeurs.
Mais ces prévisions économiques sont soumises à des imprévus tels que le Brexit dont les effets en France restent inconnus. Et si l'Euro de football (10 juin-10 juillet) a apporté un bol d'air bienvenu à l'hôtellerie-restauration, l'attentat de Nice risque, lui, d'affecter le tourisme qui peinait déjà à se remettre des attaques sur Paris en 2015.
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