L'ambassadeur de France à l'ONU a par ailleurs appelé à un cessez-le-feu humanitaire immédiat dans la ville éponyme ravagée par les combats, au lendemain du bombardement de quatre hôpitaux et d'une banque de sang par le régime du président syrien Bachar al-Assad.
"Le Conseil de sécurité ne peut pas accepter que ces crimes de guerre -- oui des crimes de guerre -- ne se répètent", a lancé François Delattre, comparant la situation d'Alep à celle de Sarajevo pendant la guerre de Bosnie.
Les quartiers rebelles de la deuxième ville de Syrie sont totalement assiégés depuis le 17 juillet par les forces du régime, aggravant la situation humanitaire pour leurs plus de 200.000 habitants. Aucune aide de l'ONU n'a pu entrer dans ces secteurs depuis le 7 juillet.
Et lundi, au moins 12 civils y ont été tués par des barils d'explosifs largués par le régime, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Un journaliste de l'AFP présent dans le quartier al-Machad a vu des secouristes tenter avec difficulté d'extraire des survivants. Ils ont réussi à sauver vivant un jeune garçon mais le reste de sa famille n'a pas survécu.
Divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des quartiers est contrôlés par des rebelles, l'ex-capitale économique de Syrie est l'une des villes les plus touchées par la guerre.
Sur le front diplomatique, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, qui vise une reprise des pourparlers de paix en août, doit rencontrer mardi à Genève de hauts représentants russe et américain alors que Moscou et Washington se sont mis d'accord pour coopérer militairement en Syrie.
Cette réunion doit permettre de relancer des pourparlers au point mort après l'échec de deux sessions de négociations cette année. Dimanche, le régime s'est dit quant à lui "prêt à poursuivre le dialogue inter-syrien sans aucune condition préalable, dans l'espoir qu'il conduira à une solution globale".
Mardi, les chefs de la diplomatie américaine John Kerry, et russe Sergueï Lavrov, doivent également se rencontrer au Laos, en marge d'une rencontre des pays d'Asie du Sud-Est (Asean).
- 'Intensité folle' -
Moscou a lancé en septembre 2015 une campagne aérienne pour soutenir les forces du président syrien alors en difficulté.
Lundi, l'OSDH a indiqué que des raids aériens "menés vraisemblablement par les avions russes" avaient tué au moins 10 civils dans la ville d'Atareb, située à l'ouest d'Alep.
Les sources sur lesquelles se base l'Observatoire identifient les auteurs des frappes en fonction du type d'avion, de leur localisation et des munitions utilisées.
Des images obtenues par l'AFP montrent des hommes de la Défense civile à Atareb tentant d'éteindre un incendie dans un bâtiment détruit. Plus loin, des personnes ramassent des médicaments parmi les ruines de ce qui semble avoir été une pharmacie ou une clinique. Ailleurs, des fruits et des légumes écrasés s'entremêlent aux gravats.
"Les bombardements du régime sont d'une intensité folle aujourd'hui", a souligné le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Par ailleurs, au moins trois civils ont été tués à Alep par des roquettes tirées par des rebelles sur des quartiers tenus par le régime, selon l'Observatoire.
L'agence de presse officielle syrienne Sana a fait état de la mort d'une femme enceinte et de son enfant. Des tirs de roquettes sur la vieille ville de Damas - tenue par les forces du régime - ont également fait quatre blessés, a-t-on ajouté de même source.
Déclenché en mars 2011 après la répression de manifestations pacifiques pour des réformes démocratiques, le conflit syrien s'est mué en une guerre impliquant une multitude d'acteurs locaux, régionaux et internationaux. Il a fait plus de 280.000 morts et forcé des millions de personnes à fuir leur foyer.
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