Présentation des enjeux, après les révélations sur le "système de dopage d'Etat" russe par le rapport McLaren lundi.
. Vers une exclusion de la Russie ?
Les 15 membres de la commission exécutive du CIO, présidée par Thomas Bach, le président du mouvement olympique, ne peuvent pas exclure en tant que telle la Russie mais seulement "suspendre" son Comité olympique (ROC). Cette "suspension" n'a pas de portée automatique: c'est au CIO d'en définir "les effets" (règle 59), pouvant aller jusqu'à l'interdiction totale de tous les athlètes concernés. Cela avait été le cas lors de la suspension des comités olympiques afghan en 2000 ou sud-africain entre 1964 et 1988.
En l'occurrence, le CIO n'ira pas jusqu'à cette extrémité. Mais il pourrait par exemple interdire le drapeau russe dans les installations olympiques ou l'hymne russe pour les éventuelles victoires.
Pour les Jeux de Rio, le CIO a déjà suspendu un comité olympique national, celui du Koweït, en octobre 2015, pour "ingérence gouvernementale indue". Le KOC a fait appel de cette suspension devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, qui devrait se prononcer cette semaine. Quoi qu'il en soit, le CIO a déjà prévu d'accepter les athlètes koweïtiens qualifiés sous bannière olympique.
. Des sportifs russes à Rio ?
La suspension du ROC ne signifierait pas automatiquement l'absence des sportifs russes à Rio. "L'éligibilité des athlètes est du ressort des Fédérations internationales", précise la charte olympique. Concernant l'athlétisme russe, dont la suspension a été validée par le TAS jeudi, l'IAAF a ainsi repêché Darya Klishina.
Le CIO pourrait par contre définir les critères permettant aux différentes Fédérations internationales de trier entre sportifs russes +propres+ ou +sales+. Il a commencé à le faire mardi dans un premier communiqué, en disant que "l'admission de chaque athlète russe devra être décidée par sa Fédération internationale, sur la base de l'analyse individuelle des contrôles antidopage auxquels il s'est soumis au niveau international".
Des conditions très proches de celles suivies par l'IAAF pour exclure la quasi-totalité des athlètes russes. "Moi et mon équipe nous tenons à disposition des fédérations internationales" pour partager notre expérience, a précisé samedi Sebastian Coe, le président de l'IAAF.
Les Fédérations internationales sont-elles obligées de suivre ces critères ? Non. Mais le dernier mot reste au CIO. La règle 44 de la charte olympique lui donne le droit d'accepter ou non chaque inscription, "à sa discrétion".
. Et après le verdict du CIO ?
S'il était suspendu, le ROC pourrait faire appel au TAS à Lausanne. Comme chaque sportif russe qui ne serait pas repêché par sa Fédération internationale.
Le TAS aurait-il le temps de statuer avant le début des JO, le 5 août, ou avant le début des compétitions des athlètes concernés (jusqu'au 21 août) ? Il peut effectivement statuer en urgence, un verdict étant alors possible en quatre ou cinq jours.
Pour les éventuels appels individuels des sportifs russes, les délais pourraient donc être courts. Le TAS peut alors décider de prendre des "mesures provisionnelles et conservatoires avant que toutes les voies aient été épuisées", c'est-à-dire donner un effet suspensif à l'appel.
Ce qui permettrait à un sportif russe de participer à une épreuve à Rio, quitte à se faire ensuite retirer une éventuelle médaille "après les Jeux", si son appel était définitivement rejeté. Une crainte exprimée auprès de l'AFP par Jean-Christophe Rolland, le président français de la Fédération internationale d'aviron.
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