A l'entrée du centre commercial près du stade des Jeux olympiques de 1972, partout où le jeune Garmano-Iranien de 18 ans, David Ali Sonboly, a semé la mort vendredi, tuant neuf personnes, fleurs et bougies s'accumulent.
Au milieu de la foule silencieuse, la jeune femme éplorée, encadrée par des proches, pousse soudain un hurlement de douleur et s'effondre au pied des marches qui mènent au centre commercial. Passants et riverains restent pétrifiés.
Une homme d'une quarantaine d'années fond au même moment en sanglots, dans les bras de son amie. Sur les visages, des larmes coulent.
"Nous sommes tous très touchés. Nous habitons dans le quartier, les enfants viennent souvent faire des achats ici. C'est pour nous un lieu très familier", confie Alexa Gattinger, 43 ans, ses trois enfants à ses côtés.
Georg Schäfer, 39 ans, est aussi un habitué des lieux. "Je voulais être là, marquer mon soutien. Beaucoup de jeunes ont été tués à cause d'un fou. Il faut se rassembler, être ensemble", lâche-t-il.
Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, les traits tirés, a aussi fait le déplacement pour exprimer le "soutien du gouvernement, des Allemands (..) aux parents qui pleurent leurs enfants, aux jeunes qui pleurent leurs camarades d'école".
Faudra-t-il changer de mode de vie? "Il est trop tôt pour tirer des leçons", dit-il. Mais il faut se méfier des "discours de haine abrutissants", s'interroger sur ces "jeux vidéos violents" dont les jeunes se gargarisent, avertit-il, dans une allusion à la passion du jeune tueur pour ces jeux.
Plus loin, à l'entrée du métro, les fleurs aussi abondent. "So sorry" (tellement triste), peut-on lire sur une bougie. "Warum ?" (Pourquoi), s'interroge un anonyme sur un écriteau en carton.
Juste à côté Amir Najjarzadeh, vigile d'origine afghane, est encore sous le choc de ce qu'il a vécu la veille. Il travaille à quelques dizaines de mètres seulement du lieu de la tuerie, dans un autre centre commercial.
"J'ai pensé : ça y est, c'est comme à Paris", a-t-il raconté, dans une allusion aux attentats de novembre 2015 dans lesquels 130 personnes ont péri à la suite d'une opération commando de jihadistes se revendiquant du groupe Etat islamique.
"J'ai vu plein de gens courir vers nous, s'engouffrer dans notre centre commercial. J'ai fermé la porte, aidé un certain nombre d'entre eux à sortir par une autre porte, environ 100 à 150 autres à se réfugier dans le sous-sol", raconte-t-il.
Une fois remonté au rez-de-chaussée, il a été plaqué au sol par des policiers, puis relâché, le temps d'un contrôle d'identité. "Depuis je n'ai pas dormi, tout cela me hante", confie-t-il, encore ébranlé.
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