Partis de Belgrade vendredi, de manière organisée, ces quelque 300 marcheurs, essentiellement des jeunes Afghans et Pakistanais, veulent par leur mouvement lancer un message à l'Union européenne: "ouvrer les portes et laissez nous passer".
"Je demande à la Hongrie, son peuple, sa police d'ouvrir les portes et nous laisser passer. Je ne suis pas un illégal, je souhaite me rendre en France", lâche Sadik Ramalah, 21 ans, un Afghan de Khost (est), adossé au tronc d'un chêne.
Le groupe a franchi une cinquantaine des 200 km qui les séparent de la frontière hongroise, mais a été stoppé par une chaleur excédent les 35 degrés, qui, associée à la fatigue, a fait apparaître des dissensions au sein du groupe.
Certains, quelques dizaines, ont abandonné et sont sur le retour, et les autres évoquent la possibilité de continuer en train leur périple.
"Le plus gros problème sur la route, c'est le fait qu'ils ne sont pas entièrement d'accords sur la manière de procéder", confie à l'AFP un policier qui avec quelque uns de ses collègues accompagne la colonne.
Le Commissaire serbe aux réfugiés Vladimir Cucic a déclaré à l'agence Tanjug samedi que "tout laisse penser qu'il s'agit d'une manipulation de ces gens malheureux", notant l'absence de femmes et d'enfants au sein du groupe.
Dans l'attente d'une décision, nichés à l'ombre entre des champs de maïs et de tournesols, ils reprennent des forces, en bordure de la vieille route nationale Belgrade-Novi Sad, dégustant des pastèques, apportées par les habitants de la région.
- 'Cela me rend trop triste' -
Soudain, une voiture s'arrête en bordure de route. Une femme, la trentaine, en sort portant des biscuits, de l'eau et des pêches.
"Cela me rend trop triste de voir des gens souffrir de la sorte, j'ai pris ce que j'avais dans ma voiture pour le leur donner", dit-elle les larmes aux yeux et en refusant de donner son nom.
Gordan Paunovic, de l'ONG Info park, vient tout juste d'arriver:
"Nous avons reçu un appel d'urgence nous disant que ces gens ont urgemment besoin de nourriture et d'eau. J'ai apporté 100 rations de de riz et de haricots et 300 litres d'eau que je vais distribuer", dit-il.
Pervez Khan, 36 ans, originaire d'une localité proche de Lahore au Pakistan a fuit l'insécurité et la pauvreté.
Il sait que les frontières sont fermées mais garde l'espoir que l'Union européenne ouvrira ses portes. "J'ai promis à ma famille de réussir", dit-il.
L'objectif du groupe est de parvenir au poste-frontière de Horgos où des centaines de migrants sont déjà bloqués dans des conditions sanitaires précaires, attendant de pouvoir passer en Hongrie, pays membre de l'UE, qui a récemment durci les conditions d'accès à son territoire.
Selon le HCR, entre 2.500 et 2.800 migrants se trouvaient samedi en Serbie, la plupart dans des camps de fortune à proximité de la frontière hongroise. Le pays estime avoir une capacité d'accueil de 6 à 7.000 personnes mais ses autorités ont récemment tiré la sonnette d'alarme.
Des centaines de milliers de migrants empruntant la route des Balkans avaient transité par la Serbie en 2015.
Mais ce flot a été interrompu en mars, après la décision de plusieurs pays de fermer leur frontière. Par petits groupes, des migrants continuent de passer clandestinement, au rythme de quelques centaines par jour.
Selon les autorités serbes, 102.000 migrants ont été enregistrés dans le pays depuis le début de l'année.
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STOP !!!!!!!!!!!!! On en a assez chez nous de ces clandestins .......................