Le président ukrainien Petro Porochenko a "regretté" cette décision des députés polonais et mis en garde contre son utilisation politique, sur sa page Facebook. Il a prôné "le retour au commandement du pape Jean Paul II: pardonner et demander pardon".
La résolution promue par le gouvernement conservateur polonais a été adoptée quasiment à l'unanimité, par 432 voix pour et dix abstentions.
Elle comprend une critique à l'égard des autorités de l'Ukraine, qui refuse le terme de génocide. "Les victimes des crimes perpétrés par les nationalistes ukrainiens dans les années 1940 n'ont pas été convenablement honorées et les assassinats de masse n'ont pas été qualifiés, comme l'exige la vérité historique, de génocide", dit le texte.
Mais cette critique peut s'adresser aussi au gouvernement libéral précédent. En 2013, il avait opté pour une formule adoucie, parlant de "purification ethnique à caractère de génocide".
"Je regrette la décision du Parlement polonais. Je sais que beaucoup voudront l'utiliser pour raviver des spéculations politiques", a écrit le président ukrainien.
"Cependant, poursuit-il, nous devons revenir au commandement du pape Jean Paul II - pardonner et demander pardon. C'est seulement à travers des démarches communes que nous pourrons arriver à la réconciliation et à l'unité chrétiennes. Seulement ensemble nous pourrons déterminer tous les faits de cette page tragique de notre histoire commune. Et je crois que nous continuerons à avancer dans cette direction".
La résolution instaure une Journée du souvenir des victimes du génocide, qui sera marquée le 11 juillet, et rend hommage à "tous les citoyens de la IIe République bestialement assassinés par des nationalistes ukrainiens" des organisations OUN, UPA, ainsi que par la division SS Galizien, formée d'Ukrainiens collaborant avec les nazis allemands.
OUN et UPA sont considérées aujourd'hui en Ukraine comme des organisations patriotiques ayant combattu pour l'indépendance du pays. La Volhynie, habitée par une majorité d'Ukrainiens, avait appartenu à la Pologne jusqu'en 1939. Les crimes en question, touchant l'ensemble de la population, femmes et enfants compris, ont commencé sous l'occupation allemande et continué après la reprise de l'Ukraine par les soviétiques.
La résolution mentionne également les massacres d'Ukrainiens perpétrés par vengeance par des maquisards polonais. "En rappelant les crimes des nationalistes ukrainiens on ne peut pas passer sous silence ou relativiser les actions punitives polonaises contre des villages ukrainiens qui ont fait des morts dans la population civile", dit le document.
Le nombre de victimes ukrainiennes de ces raids polonais pourrait aller jusqu'à vingt mille, selon des estimations d'historiens.
Le parlement polonais appelle par ailleurs à la poursuite du dialogue entre la Pologne et l'Ukraine et exprime la solidarité du pays "avec l'Ukraine en lutte avec une agression extérieure pour préserver son intégrité territoriale", dans une allusion au conflit avec les séparatistes pro-russes dans l'Est du pays.
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